Oise : 22 M€ pour sauver 26 églises de l’abandon

Montherlant. L’église de Montherlant avant et après les travaux. L’édifice a fait l’objet d’une restauration complète, intérieure et extérieure.
Montherlant. L’église de Montherlant avant et après les travaux. L’édifice a fait l’objet d’une restauration complète, intérieure et extérieure. (CCS.)

    C'est probablement l'une des rares collectivités territoriales en France à avoir entrepris un vaste chantier de restauration d'églises sur son territoire. Depuis seize ans, la communauté de communes des Sablons (CCS) rénove les lieux de culte, les châteaux, les calvaires. Après plus de 22 M€ d'investissements, le chantier touche à sa fin.

    26 lieux de culte dans 25 communes. Amblainville, Anserville, Méru, Saint-Crépin-Ibouvillers, Le Déluge, Montherlant, Pouilly, Valdampierre… Les 25 communes du territoire des Sablons ont toutes bénéficié ou bénéficieront d'ici peu de l'opération de réhabilitation. Deux chantiers se trouvent même sur le territoire de Méru. « C'est une restauration complète. Toutes les églises nécessitaient une intervention », indique Hervé Gudefin, directeur général adjoint à la communauté de communes des Sablons.

    Ravalement des façades extérieures, toitures, clochers, réfection des vitraux, des éclairages, des charpentes, des sols, installation de chauffage… Chacun de ces édifices construits entre le XIe et XVIe siècle a eu ses réparations. Parfois en une phase, parfois en plusieurs tranches. « L'entretien était plus que nécessaire, juge Claude, un habitant de Fresneaux-Montchevreuil. Cela a été correctement fait. »

    La genèse du projet. Il faut remonter à 1998, lorsque la communauté de communes s'appelait District des Sablons. « On avait eu des recettes fiscales intéressantes et on souhaitait réaliser des investissements, se souvient Alain Letellier, président (LR) de la CCS. Pour ne pas désavantager les communes les unes par rapport aux autres, et voyant dans quel état lamentable étaient les églises, nous avions trouvé ce consensus. »

    L'église d'Ivry-le-Temple

    (DR/CCS)

    La communauté de communes modifie alors ses statuts pour prendre la compétence facultative de « Patrimoine », se substituant aux communes, propriétaires des lieux de culte, qui n'avaient pas les moyens d'engager des frais dans l'entretien des édifices. « Quand je vois les difficultés financières d'aujourd'hui, jamais on ne pourrait se lancer dans une telle opération. On a sauvé notre patrimoine », se félicite Alain Letellier.

    Des dizaines d'emploi en jeu. Les églises de Fresneaux-Montchevreuil, Valdampierre et de Lormaison devraient connaître cette année une restauration intérieure. L'église de Lardières, à Méru, sera la dernière à passer. « A travers cette opération, en faisant appel à des couvreurs, ébénistes, chauffagistes, ce sont des dizaines d'emplois qui ont été créés ou sauvés », précise le président de la CCS.

    Un patrimoine touristique à valoriser. « Il faut maintenant faire vivre ces églises », indique Christian Gouspy, vice-président de la CCS en charge du tourisme. Si certaines ont encore des fonctions religieuses, d'autres accueillent exceptionnellement du public pour des concerts. Aussi, le tourisme reste un axe de réflexion. Des panneaux retraçant l'historique du village, de l'église, devraient être posés progressivement devant chaque lieu de culte. Pour l'élu, « l'idée, à terme, serait de relier toutes ces églises soit par des chemins pédestres, soit à vélo, soit en voiture ».