Crillon : depuis la déviation, les camions fragilisent leurs maisons

Les habitants des villages traversés RD133 sont inquiets. Pour eux, les poids lourds sont de plus en plus nombreux à emprunter cet axe.

 Crillon, mercredi. Le couple Cleis, qui habite au bord de la D 133 depuis 39 ans, est inquiet de voir la circulation de poids lourds augmenter.
Crillon, mercredi. Le couple Cleis, qui habite au bord de la D 133 depuis 39 ans, est inquiet de voir la circulation de poids lourds augmenter. LP/E.J

    C'est un défilé incessant de poids lourds. Les habitants des communes traversées par la D 133, qui relie Songeons à Beauvais, sont inquiets. Depuis la construction de la déviation de Troissereux à la sortie de Beauvais, élus et riverains l'assurent : « Nous avons de plus en plus de camions ». Et les conséquences sont inquiétantes. Mariannick Cleis, habitante de Crillon, a vu la façade de sa maison et son carrelage se fissurer. Et elle pointe du doigt le passage quotidien de presque 800 poids lourds qui ont été comptés cet été.

    A son initiative, un rassemblement est organisé ce lundi soir, à Crillon, à l'occasion d'une réunion publique avec les habitants des communes voisines, comme Milly-sur-Thérain, Bonnières et Saint-Omer-en-Chaussée.

    Mariannick peut compter sur le soutien de son maire (SE), Patrick Prévost. « La déviation a repoussé le problème vers nos communes. A certains horaires, il est impossible de traverser un carrefour », regrette l'élu qui a fait construire des îlots directionnels pour ralentir les véhicules.

    Des poids lourds en excès de vitesse

    Un problème de vitesse en plus du nombre de camions que confirme Franciane Bizet, la maire du village voisin de Bonnières. Son radar pédagogique a enregistré une vitesse moyenne de 64 km/h au lieu de 50 km/h. « 91 % des 100 000 véhicules qui passent ici sont au-dessus de 50 km/h », s'inquiète la maire.

    Pour les riverains de la D 133, les camions venant ou allant en Normandie devraient passer par Marseille-en-Beauvaisis et « surtout la belle déviation de Beauvais sur la RN31 depuis Gournay-en-Bray ».

    Les GPS au banc des accusés

    Au rang des accusés, en plus de la déviation de Troissereux, les GPS qui font emprunter les routes les plus courtes. « On voit des camions avec des conteneurs ou des carburants qui passent par l'Oise entre Reims (Marne) et Le Havre (Seine-Maritime) pour gagner 80 km par rapport au trajet par la Somme », peste Mariannick, qui habite là depuis 39 ans. « Avant je voyais passer les vaches », ironise-t-elle. En tout cas, ce raccourci sans passer par Marseille-en-Beauvaisis permet de gagner 20 minutes selon le GPS.

    De son côté, le département temporise. « Le comptage du nombre de véhicule de cet été est intermédiaire. Nous allons faire un deuxième comptage au premier trimestre 2018 avant de prendre une décision. »

    Réunion publique à 20 heures, salle des fêtes de Crillon, rue de Marseille.

    La déviation à 154 M€ était attendue depuis cinquante ans