Oise : aidez la nature… en coupant des arbres !

Des chantiers bénévoles sont organisés dans le département pour préserver certains sites rares, comme les marais de Sacy. Le public répond présent.

 Sacy-le-Grand, samedi 9 novembre. Daniel, 66 ans, est un habitué des chantiers organisés par le conservatoire des espaces naturels de Picardie.
Sacy-le-Grand, samedi 9 novembre. Daniel, 66 ans, est un habitué des chantiers organisés par le conservatoire des espaces naturels de Picardie. LP/J.H.

    « C'est humide? » s'inquiètent les bénévoles. « Il y a un peu de sec. Sinon, c'est de l'eau », sourit Tony Rulence, agent du conseil départemental en charge des marais de Sacy-le-Grand. Ce samedi, pour la première fois, un chantier était organisé sur ce site exceptionnel, fermé dans son immense majorité au public, en partenariat avec le conservatoire des espaces naturels (CEN) de Picardie. Une activité qui a le vent en poupe. « On sent que les gens ont envie d'être dehors et d'être utile », résume Herbert Decodts, qui encadre les travaux.

    Après un café et une viennoiserie offerts, la quinzaine de courageux s'élance vers le site, avec un petit kilomètre de marche en guise d'échauffement. « Nous ne sommes pas là pour décourager les bonnes volontés. L'important, c'est la convivialité. Nous essayons d'offrir un verre de l'amitié ou un pique-nique quand c'est possible », précise Isabelle Guibert, du service communication du CEN.

    Le soleil rayonne. « Ce n'est pas toujours le cas », soupire Daniel. À 66 ans, il est de tous les chantiers depuis la fin des années 1990. Originaire d'Amiens (Somme), il se déplace, avec sa compagne, entre 100 et 150 fois par an pour donner un coup de pouce à la nature ! « C'est motivant de restaurer des milieux sauvages », confie-t-il.

    LP/J.H.
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    « Nous comptons 1 170 adhérents. Ils forment le gros de nos troupes. Ceux qui ne le sont pas le deviennent souvent après un premier chantier. Une année coûte 10 €, c'est accessible », souligne Clémence Lambert, en charge de la relation avec le public au CEN.

    « Après une semaine enfermée dans un bureau, ça fait beaucoup de bien »

    Herbert Decodts briefe les participants et raconte l'histoire des lieux. « Il y a toujours une démarche pédagogique », insiste Isabelle Guibert. L'objectif du jour, c'est de ratiboiser les jeunes arbres en lisière d'une clairière. « La tendance de la nature, c'est de faire de la forêt. Nous essayons d'enrayer cela pour conserver la spécificité du marais », explique Tony Rulence.

    Delphine et Stéphane, de Chaumont-en-Vexin, viennent s'aérer l'esprit. « Après une semaine enfermée dans un bureau, ça fait beaucoup de bien », assure la jeune femme. Julie a fait la route depuis Amiens avec sa fille, Gaëtane, 8 ans et demi. « Je cherchais une activité à partager avec elle en plein air. Je suis éducatrice auprès d'autistes. Cela me permet aussi de décompresser. Et c'est du sport ! »

    En quelques heures, les tas de branches et troncs sectionnés grandissent de façon spectaculaire. « Il n'y a aucune obligation de résultat. Mais 15 personnes motivées, ça dépote ! » clame Herbert Decodts. Et tout ça sans machine à moteur, pour des raisons de sécurité mais aussi d'ambiance. « Ce n'est pas simple de discuter au milieu des tronçonneuses… »

    Les sécateurs, scies et gants sont fournis. « Il suffit d'apporter des vêtements qui ne craignent rien et sa bonne humeur », déclare Isabelle Guibert.

    Pour ceux qui seraient tentés des chantiers sont prévus samedi prochain à Fouquenies et la semaine d'après à Béthisy-Saint-Pierre. « L'automne, c'est la meilleure saison pour agir, avance Herbert Decodts. Nous n'en organisons pas le printemps ou l'été, pour ne pas déranger la faune ».

    Plus de renseignement sur le site conservatoirepicardie.org.

    LP/J.H.
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