Salarié chez McDo, il développe une application de transports en commun dans l’Oise pour suivre les bus en temps réel
Déjà 1 500 téléchargements pour l’application Bus Connect qui permet de suivre les passages des bus en temps réel, partout dans l’Oise. Clément Weibel, 26 ans, passionné de bus et développeur autodidacte, pilote cette application depuis sa chambre chez ses parents, entre deux services chez McDo.
« Les bus, les trains… C’est ma passion ! » Depuis toujours, Clément Weibel, 26 ans, aime les transports en commun. Alors, à 16 ans, quand il constate qu’il n’existe pas d’application pratique pour consulter les horaires des bus à Pont-Sainte-Maxence (Oise) où il vit avec ses parents, il décide de la créer. À cette époque déjà, nous l’avions rencontré.
Presque 10 ans plus tard, l’application a fait du chemin et Clément aussi. Après avoir animé une web radio (son autre passion) pendant plusieurs années, il travaille désormais chez McDonald’s, depuis cinq ans, comme formateur et responsable de zone. Et, entre deux menus best of, il développe et améliore son application de transport dans l’Oise qui s’appelle désormais Bus Connect.
Suivre l’arrivée des bus en temps réel
« Au départ, mon appli permettait de consulter les horaires de passage théoriques des bus de Pont-Sainte-Maxence, décrit-il. Maintenant, on y trouve les horaires de tous les réseaux de l’Oise - sauf Senlis, mais c’est en cours – et surtout, on peut suivre le déplacement et l’arrivée des bus en temps réel. » Concrètement, sur Bus Connect, sélectionnez votre arrêt et vous saurez si votre bus est à l’approche, s’il est retardé, dans combien de minutes passera le suivant et combien de temps il vous faudra pour rallier le terminus.
Comment a-t-il accès aux données de passages des bus en temps réel ? Depuis 2019, la Loi d’Orientation des Mobilités impose aux réseaux de transport de mettre ces données à disposition, en open source, c’est-à-dire gratuitement et accessibles à tous.
« Après avoir récupéré les bases de données, je les intègre à l’application », décrit Clément. Il n’a pas suivi de formation pour apprendre à coder : son père, formateur dans une école de secrétaire médicale, lui en a enseigné les rudiments. Il enregistre actuellement 1 500 téléchargements et 500 visites quotidiennes.
C’est beaucoup moins que l’application Oise Mobilité qui a dépassé les 70 000 téléchargements et reçoit en moyenne 8 000 utilisateurs par jour. Là-bas, Clément, jugé trop petit, n’est « pas vu comme un concurrent » même s’il n’hésite pas à les contacter régulièrement quand les jeux de données open source qu’ils fournissent ne sont pas exploitables. « Mon ambition est de proposer une application plus intuitive que ce qu’ils font », glisse-t-il.
Bus Connect ne lui rapporte pas d’argent. Elle lui coûte environ 150 euros par an : 100 euros pour que l’application soit disponible en ligne et une cinquantaine pour le stockage de la base de données. À terme, il envisage d’ajouter un bandeau de pub sur l’application pour gagner un peu d’argent. « Mais je ne veux surtout pas que ça gène l’utilisateur. Mon but, c’est que l’application reste simple d’utilisation. »
