A Paris, c'est possible de bien vieillir

Passé un certain âge, il ne serait plus possible de vivre à Paris ? Depuis quelques années, des innovations permettent aux personnes âgées de rester vivre dans la capitale.

A Paris, c'est possible de bien vieillir

    On ne quitte pas comme ça son logement lorsqu'on habite la capitale. Et c'est le plus tard possible que l'on rentre en maison de retraite médicalisée. Pas avant 87 ans en moyenne. « Soit vingt-sept ans de vie à la maison entre la retraite et l'âge où l'on va dans un Ehpad (NDLR : établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) », s'enthousiasme Liliane Capelle, l'adjointe (MRC) au maire de Paris en charge des seniors. Une situation rendue possible grâce à un maillage associatif de maintien à domicile très dense, mais aussi à l'ouverture de places en centres d'accueil de jour, qui permettent aux personnes âgées de sortir de chez elles.

    Mais la situation n'est pas pour autant idyllique. Stigmate des mandatures précédentes, la capitale a hérité d'un manque de places en Ehpad avec un taux d'équipement nettement inférieur à la moyenne nationale. Or, contrairement aux idées reçues, les retraités ne partent pas tous vivre en province. « Et quand ils le font, ils reviennent ! La campagne à 60 ans, l'été avec les petits-enfants, c'est sympa ; à 75 ans, tout seul l'hiverâ?¦ beaucoup moins », poursuit Liliane Capelle.

    Création de trois nouveaux établissements avant 2014

    A l'heure de l'élaboration du futur schéma gérontologique parisien, il a fallu revoir la carte en prenant en compte l'arrivée des baby-boomers et le vieillissement de la population. La Ville de Paris a lancé la création de 2 200 nouvelles places pour les âgés dépendants en Ehpad avant 2014, dont trois nouveaux établissements importants Zac Rungis (XIII e ), Lourmel-Eglise (XV e ) et Broussais (XIV e ) , et a dû inventer des structures innovantes (lire encadré) .

    Elle a aussi imposé que tous les nouveaux établissements privés ou associatifs réservent 20 % de leur capacité aux bénéficiaires de l'aide sociale. En effet, si entre 60 et 75 ans les retraités parisiens sont plus riches qu'en province, le rapport s'inverse à partir de 80 ans, où le taux de pauvreté s'accroît fortement, surtout chez les femmes. « On veut que tous les Parisiens puissent rester, quels que soient leurs moyens. Or, parce que le foncier est plus cher, les tarifs en maison de retraite sont plus élevés qu'en province : entre 70 â?¬ et 190 â?¬ par jour », regrette l'élue.