Avec Paris Med’, les jeunes médecins reviennent dans la capitale

 Rue de Fontarabie (XXe). David Azérad, 35 ans, a reçu une aide de la Ville pour s’installer dans un cabinet médical du quartier Réunion qu’il partage avec un autre praticien et cinq autres professionnels de santé.
Rue de Fontarabie (XXe). David Azérad, 35 ans, a reçu une aide de la Ville pour s’installer dans un cabinet médical du quartier Réunion qu’il partage avec un autre praticien et cinq autres professionnels de santé. LP/J.D.

    « Les locaux sont grands et accueillants, le jeune médecin est très bien et, surtout, c'est juste en bas de chez moi ». Madina, 40 ans, et ses jumeaux de 14 mois font partie des (heureux) premiers patients du tout nouveau cabinet médical du 23, rue de Fontarabie (XXe), inauguré lundi dernier. Sa particularité : il a reçu le coup de pouce du dispositif Paris Med', imaginé en 2015 par la Ville pour encourager l'installation de jeunes généralistes conventionnés en secteur 1 dans les quartiers parisiens déficitaires.

    Après sept ans à assurer des remplacements à Paris et en petite couronne, David Azérad, 35 ans, et son confrère Loïc Tirmarche ont décidé de sauter le pas l'an dernier. S'ils n'ont pas eu besoin de la Ville pour trouver leurs locaux de 185 m2 dans le quartier Réunion (qu'ils partagent avec deux sages-femmes, deux infirmières et une orthophoniste), la cellule Paris Med'leur a néanmoins apporté des conseils juridiques et une aide de 60 000 €. « Cela ne nous a pas empêchés de devoir emprunter mais c'est une trésorerie qui nous aide à passer les premiers mois, le temps que les patients arrivent », note David Azérad.

    En contrepartie, les sept professionnels se sont engagés à s'implanter pour trois ans minimum et à exercer en secteur 1 (sans dépassement d'honoraires) en cabinet regroupé et de mener des actions de santé dans le quartier où les besoins sont réels. « Nous sommes à deux pas du quartier Saint-Blaise, le plus dense d'Europe mais aussi l'un de ceux où il y a le moins de médecins, souligne le praticien. Et notre objectif, c'est d'assurer un vrai suivi, de faire de la médecine de famille. »

    Pour la Ville, il y avait urgence à créer un tel dispositif. « Paris compte pléthore d'hôpitaux et de spécialistes mais n'était plus du tout attractif pour les jeunes généralistes », reconnaît l'adjoint (EELV) à la Santé Bernard Jomier. Un vrai problème lorsque l'on sait que près de la moitié des 2 400 généralistes parisiens ont plus de 60 ans. Et que leur nombre pour 10 000 habitants est déjà au-dessous de la moyenne nationale dans les Xe, XVe, XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements. La mairie mobilise donc tous ses bailleurs sociaux pour leur trouver des locaux abordables. « Paris Med' ne réglera pas le problème à lui seul, reconnaît l'élu. Mais le message que nous souhaitons faire passer aux professionnels c'est : si vous voulez vous installer à Paris, c'est possible ».

    Un objectif de 100 installations par an