Conférence de presse de Macron : laïcité, retraites, nucléaire… les annonces du président

Trois jours après avoir annoncé la dissolution de l’Assemblée, le président de la République a tenu mercredi une conférence de presse de lancement de la campagne des élections législatives anticipées.

    Laïcité, écologie, pouvoir d’achat… Trois jours après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le président tient ce mercredi une conférence de presse au Pavillon Cambon à Paris pour exposer sa stratégie à quelques semaines du scrutin des législatives, les 30 juin et 7 juillet. Il a fait plusieurs annonces.

    Autorité

    Le chef de l’État a d’abord promis une « autorité républicaine à tous les étages » et un « renforcement d’un axe régalien ». Il a proposé « plus de fermeté, mais dans le cadre de la République et de ses valeurs ». « C’est aussi cela qui nous oppose (…) aux deux extrêmes », a-t-il jugé.

    « Ce qui est proposé aujourd’hui par l’extrême gauche, c’est une réponse par le communautarisme et le laxisme », et « ce qui est proposé par l’extrême droite et ceux qui s’y allient, c’est une réponse à l’insécurité par la sortie de la République, de ses valeurs, de son socle même ».

    Laïcité

    Sur la laïcité, il a promis d’ouvrir « un grand débat » car la laïcité n’est selon lui « pas bien appliquée ». Ce « grand débat » doit permettre de prendre « des mesures claires ». Le chef de l’État entend aussi développer des « rites républicains » et réduire les discriminations pour avoir « une véritable intégration » qui est aujourd’hui « défaillante ».

    Enfance

    Sur l’enfance, le président a énoncé plusieurs caps, car « si le modèle français corrige les inégalités, il échoue trop souvent à les prévenir », a-t-il déploré. « Le gouvernement à venir devra avoir une réponse renforcée » en matière « de protection de nos enfants et de notre jeunesse », a-t-il assuré, parlant d’une « priorité indispensable ». Emmanuel Macron appelle à « rebâtir notre aide sociale à l’enfance » mais aussi « notre école républicaine » et à légiférer sur les écrans et l’accès aux réseaux sociaux pour les mineurs.

    Il s’est dit pour l’interdiction du téléphone « avant 11 ans » et des réseaux « avant 15 ans », dans la ligne du rapport remis au président par une commission d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans. « Tous les experts le disent, l’addiction aux écrans est le terreau de toutes les difficultés : harcèlement, violence, décrochage scolaire », a-t-il déclaré. « Il faut un âge pour la majorité numérique, ça protège », a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, le chef de l’État a fait « un mea culpa » sur le sujet du « logement des jeunes ». « C’est un sujet sur lequel nous n’avons pas assez avancé et où la France a été trop timide et j’en porte la responsabilité », a-t-il déclaré.

    Écologie

    Sur l’écologie, Emmanuel Macron estime que « le programme de gouvernement devra acter des décisions fortes, comme par exemple huit nouveaux réacteurs nucléaires indispensables » à la transition énergétique du pays, qui s’est engagé à sortir des énergies fossiles.

    En février 2022, avant même la guerre en Ukraine, le président avait annoncé une ambitieuse politique de relance du nucléaire prévoyant la construction de six réacteurs de nouvelle génération avec une option pour huit supplémentaires.

    Retraites

    Sur les retraites, il a promis qu’elles « seront bien indexées sur l’inflation », contrairement aux affirmations du Rassemblement national qui affirme que le gouvernement a un « agenda caché » sur le sujet. « Je vais être très clair : les retraites seront bien indexées sur l’inflation, le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement », a-t-il martelé, accusant « les blocs d’extrême gauche » et « d’extrême droite » de mettre le système de retraites « en banqueroute » en proposant de revenir sur la réforme des retraites de 2023.

    Organisation administrative

    Emmanuel Macron a fait part de son souhait de « déconcentrer beaucoup plus rapidement » l’organisation administrative. Il faudra pour cela « supprimer un échelon territorial pour ramener plus de simplicité et de liberté sur les territoires, rouvrir la question de ces grandes régions qui ont éloigné la décision et redonner la liberté de choix sur le terrain à nos compatriotes s’ils veulent revenir sur ce sujet », a-t-il assuré.