Fesneau chahuté au Salon de l’agriculture : « La minorité agissante n’est pas la réalité »

Le ministre de l’Agriculture a été la cible de sifflet et de jets d’œufs au Salon de l’agriculture vendredi. Des actes qui « nuisent à l’image » de la profession, selon lui.

Marc Fesneau a réagi aux sifflets dont il a été la cible au Salon de l'agriculture vendredi. LP/Delphine Goldsztejn
Marc Fesneau a réagi aux sifflets dont il a été la cible au Salon de l'agriculture vendredi. LP/Delphine Goldsztejn

    Force est de constater que la colère n’a pas reflué. Mais, pour lui, « les choses avancent ». Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, était invité de France info ce samedi matin, au lendemain d’une journée très mouvementée au Salon de l’agriculture.

    « Il ne faut pas résumer une minorité agissante à la réalité de ce que j’ai perçu sur le salon depuis huit jours », a-t-il réagi d’emblée. Ce vendredi, lors d’un de ses déplacements quotidien sur le Salon, le ministre a été la cible de sifflets et même de jets d’œufs. Les « Fesneau démission » ont également fusé. « Je pense que ça nuit à l’image des agriculteurs », a commenté le ministre à propos de cette action en partie menée par des membres de la fédération départementale de la FNSEA de Seine-et-Marne.

    Un certain nombre de gens « se servent de cette colère (des agriculteurs) pour porter, qui des messages contre l’Europe, qui des messages à l’endroit de l’environnement que je ne trouve pas à propos », a poursuivi le ministre au micro de France info. « C’est plus facile, quand vous êtes dans la situation d’opposant, de commenter. Quand vous gouvernez, vous prenez plus de risque puisque vous décidez »

    « Du concret »

    Pour lui, « les choses avancent : il y a des décrets qui vont sortir sur la dénomination des viandes, des travaux qui ont été menés sur les aides d’urgence, (…) qui commencent à être versées. Tout ça, c’est du concret », a-t-il avancé. « On a besoin de changer la réglementation donc il y a des processus. On peut s’asseoir sur le Conseil d’État, sur le législateur, sur les règles de droit et la démocratie, mais ce n’est pas le choix qu’on fait », a justifié Marc Fesneau. Alors, « évidemment, ça peut être long » a reconnu le ministre.



    Concernant la mise en place de prix planchers promise par Emmanuel Macron, « ce n’est pas la même proposition que la France Insoumise » a assuré Marc Fesneau, qui avait rejeté il y a peu à la version de l’opposition. « Ce n’est pas l’État qui va fixer les prix », contrairement à ce que prônait LFI, mais ils seront construits « à partir d’un indicateur de production », a-t-il assuré. « Ce n’est pas soviétique », a-t-il balayé.

    Interrogé sur le sujet d’une version de la loi Egalim à l’échelle européenne, le ministre de l’Agriculture reconnu que la France avait besoin de mener « un travail de conviction », qui prendra « plutôt des mois » que des « jours ou des semaines ».