Campagne masquée

Campagne masquée

    Cette fois, c'est la fin du feuilleton, enfin presque. Le second tour des municipales aura donc lieu le 28 juin, sauf si les conditions sanitaires se dégradaient dans les quinze jours qui viennent. Le scrutin serait alors à nouveau reporté. Il n'y avait que de mauvaises solutions à ce problème et l'exécutif, après avoir consulté élus et responsables politiques, a choisi de régler l'affaire avant l'été. Et c'est sans doute la moins mauvaise. Certes, les électeurs, qui attendent impatiemment la réouverture des bars, des restaurants ou des cinémas et de pouvoir passer le cap des cent kilomètres pour aller à la plage, n'ont pas forcément en tête de retourner aux urnes. Mais tout le monde ou presque a envie de tourner la page d'un scrutin devenu un véritable boulet. Et la mise en place des nouvelles équipes municipales est essentielle pour la remise en route du pays. Alors ce sera un second tour inédit (comme l'était déjà le premier tour) et une drôle de campagne avec masques et gel hydroalcoolique de rigueur, mais sans meetings ni tractage. Une campagne qui «ne doit pas devenir un facteur de circulation du virus», a insisté Christophe Castaner, et va devoir se réinventer. On peut déjà pronostiquer que ces circonstances exceptionnelles vont encore renforcer la prime aux sortants et que l'abstention sera massive. Au moins peut-on espérer qu'après deux mois de confinement, les électeurs qui se déplaceront auront retenu l'importance de respecter les gestes barrière.