On vote et on passe à la suite ?

On vote et on passe à la suite ?

    Entre deux maux, il faut bien choisir le moins pire. Ce sera donc très probablement le 28 juin, comme Emmanuel Macron et Edouard Philippe l'ont laissé entendre mardi soir lors d'un dîner de la majorité, selon les informations du «Parisien ». Les arguments pour un report en septembre, voire plus tard, étaient pourtant parfaitement légitimes : les Français n'auront pas la tête à voter avant l'été; ce ne serait « pas raisonnable » d'un point de vue sanitaire, selon les mots-mêmes de Richard Ferrand... Si juin a fini par l'emporter (sauf surprise), c'est que le pays doit passer à autre chose et vite se relancer. Pour cela, il aura besoin de maires élus, en droit de passer des commandes publiques et capables de se projeter sur le long terme. Le gouvernement cherchait la double onction du feu vert sanitaire (l'avis du conseil scientifique est tombé mardi) et du consensus politique (la réunion en début de soirée à Matignon des chefs de partis). Il n'aura eu ni l'un ni l'autre, mais les vents contraires ne sont pas assez violents pour que le président renonce à l'option du 28 juin. Gouverner, c'est décider. Rien de pire aux yeux de l'opinion, qu'un exécutif donnant l'impression de lambiner. Dans un mois et demi, les Français reprendront le chemin des urnes avec l'enthousiasme que l'on devine. Gageons que la participation sera faible, mais ce sera peut-être par crainte d'une contamination que par manque d'intérêt. Tant pis pour cette fois. La démocratie n'en sera pas pour autant piétinée.