Un monde d’après à la rentrée ?

Un monde d’après à la rentrée ?

    Un autre monde est possible. C'est le credo des écologistes et de la gauche au sens large depuis des années. Mais la crise du coronavirus donne une résonance toute particulière à cette approche. Certains espérant déjà que la pandémie rebattra intégralement les cartes du monde d'après.

    Julien Bayou, le nouveau patron d'Europe Ecologie-les Verts, appelle ainsi tous ceux qui rêvent d'un avenir plus centré sur l'environnement et le social - les partis politiques bien sûr du PS à LFI en passant par les communistes, mais aussi les associations et les syndicats - à plancher ensemble à la rentrée et à réfléchir de conserve pour en jeter les bases. Un appel au rassemblement dont on ne sait pas encore s'il sera suivi d'effet, tant les formations de gauche ont du mal à parler d'une même voix.

    Rien de commun en effet entre le projet européen des Verts et la méfiance des Insoumis à l'égard de l'Union par exemple. Et au sein même des partis, l'heure est plus à la cacophonie qu'à l'unité. Chez EELV, notamment, quoi de commun entre un Bayou qui mettrait bien à genoux le modèle libéral et capitaliste et un Yannick Jadot qui plaide pour une écologie développée en harmonie avec l'économie ?

    Reste qu'en ces temps où les politiques sont discrédités comme jamais, la gauche, inaudible en ces temps de crise, serait bien inspirée de s'unir, ou de tenter de parler d'une même voix. Le risque, sinon, serait que le monde d'après se construise sans elle…