Les frondeurs, aux urnes !

Les frondeurs, aux urnes !

    Écologie, démocratie et solidarité, tel est le nom du neuvième groupe à l'Assemblée nationale que doivent lancer ce mardi une vingtaine de députés en rupture de ban. Arrêtons-nous sur le deuxième mot : démocratie. Au fond, c'est la seule question intéressante. Que des députés lassés de n'avoir pas été assez entendus (ni assez traités, peut-être) décident de faire sécession, après tout, pourquoi pas ? Les frondeurs de Hollande n'avaient pas eu ce souci de clarté et s'étaient complu dans l'ambiguïté jusqu'au bout. Ces députés macronistes déçus vont, quant à eux, au bout de leur logique. Passons sur le fait qu'ils découvrent soudain qu'Emmanuel Macron n'est pas de gauche (ils ne s'en étaient pas rendu compte jusque-là ?). Et qu'à bout de patience, en pleine crise sanitaire, alors même que le chef de l'Etat opère un virage à 180 degrés et trouve soudain plein d'argent magique pour l'hôpital, ils décident de quitter celui dont le visage était sans doute sur leur affiche de campagne lors des élections législatives de 2017, juste à côté du leur. Passons sur tout cela. À la limite, vraiment, peu importe qu'ils brisent une allégeance supposée à Macron. Ce qui est plus problématique, ce sont leurs électeurs. Eux, députés, ont été fâchés par la politique du chef de l'Etat. Mais quid de nos concitoyens qui les ont élus pour appliquer, voter et contrôler cette même politique ? Il n'y a qu'un seul moyen d'être certain que le peuple souverain est d'accord avec cette rupture du contrat démocratique scellé en 2017 : repasser par les urnes ! C'est une solution simplissime pour ces députés qui sont en désaccord avec la politique qu'ils sont censés soutenir : ils peuvent remettre leur mandat entre les mains des électeurs. Le suffrage universel est en général un bon juge de paix. Dans une démocratie.