«Séparatisme islamiste» : l’instruction scolaire à domicile sera «strictement limitée»

Le président estime qu’il s’agit d’une des décisions les « plus radicales depuis les lois de 1882 et celles assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969 » à l’école.

    Son discours était très attendu. Accusé de « naïveté » sur la question de l'islamisme radical par la droite et l'extrême droite Emmanuel Macron a décidé de nommer les choses à l'occasion de la présentation de son plan d'action contre « les séparatismes », ce vendredi matin aux Mureaux. Il a pointé plus particulièrement le « séparatisme islamiste » qui voudrait « prendre le contrôle » dans le pays. Un projet de texte de loi sera présenté le 9 décembre prochain en Conseil des ministres.

    Parmi les mesures annoncées, le président a expliqué que l'instruction scolaire à domicile sera, à partir de la rentrée 2021, « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », et qu'elle deviendra donc obligatoire au sein de l'école dès l'âge de 3 ans.

    « C'est une nécessité. J'ai pris une décision, sans doute l'une des plus radicales depuis les lois de 1882 et celles assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969 », a souligné le chef de l'Etat lors de son discours, ajoutant par ailleurs que « les écoles hors contrat feront l'objet d'un contrôle renforcé ».

    « Des cas d'enfants totalement hors système »

    « Aujourd'hui, plus de 50000 enfants suivent l'instruction à domicile, un chiffre qui augmente chaque année », a souligné le chef de l'Etat. « Chaque semaine des recteurs et rectrices trouvent des cas d'enfants totalement hors système ».

    VIDÉO. « Séparatisme islamiste » : l'instruction scolaire à domicile sera « strictement limitée », annonce Macron

    Le président a évoqué des parents d'élèves qui refusent de mettre leurs enfants au cours de musique ou à la piscine et ensuite « la déscolarisation ». « Ces enfants ne vont pas au Cned (NDLR : enseignement à distance) mais dans des structures nullement déclarées », a poursuivi M. Macron. « Des murs, presque pas de fenêtre, des femmes en niqab qui les accueillent, des prières, certains cours, voilà leur enseignement », a-t-il dit.

    « Chaque mois, des préfets ferment des écoles, souvent administrées par des extrémistes religieux », a-t-il ajouté. « Dès la rentrée 2021, l'instruction à l'école sera rendue obligatoire », « l'instruction à domicile sera strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », a-t-il annoncé, parlant d'un changement de « paradigme ».

    Les écoles hors contrat plus contrôlées

    Emmanuel Macron a aussi confirmé que les dispositifs de cours facultatifs en langues étrangères dispensés par des enseignants désignés par les gouvernements d'autres pays (Elco) allaient être supprimés, conformément à ce qu'il avait annoncé en février dernier.

    Ces Elco, qui faisaient l'objet de contrats avec l'Algérie, le Maroc et la Turquie, offrent des cours dispensés par des enseignants parfois non francophones et sans contrôle de l'Education nationale, a-t-il rappelé.

    Enfin, les écoles hors contrat qui sont « davantage contrôlées grâce à la loi Gatel feront l'objet d'un encadrement encore renforcé », a assuré Emmanuel Macron, insistant sur la nécessité de « procéder à des fermetures administratives quand elles s'imposent ».