Dieynaba Diop, nouvelle députée NFP des Yvelines : «Je n’oublierai pas les zones rurales»

L’enseignante élue dimanche aux législatives évoque son avenir, son rôle de parlementaire dans la vaste neuvième circonscription des Yvelines comme à l’Assemblée nationale, et son rapport avec les autres forces politiques.

    La nuit fut courte. À peine deux heures de sommeil et la socialiste Dieynaba Diop a endossé son nouveau costume de parlementaire. Tout juste élue députée (Nouveau Front populaire) de la neuvième circonscription des Yvelines, celle qui est aussi adjointe au maire des Mureaux a dû répondre à de nombreuses sollicitations médiatiques et politiques. Elle annonce également la création d’une permanence mobile pour aller à la rencontre des habitants des villages.

    À quoi ressemble cette première journée de députée ?

    DIEYNABA DIOP. Elle est très remplie. Je la passe en grande partie à l’Assemblée nationale. Je dois aussi répondre aux médias qui veulent m’interviewer : BFM, Paris Match, France 3…

    Les prochains mois risquent d’être aussi chargés. Allez-vous rester enseignante ?

    Non, je ne pourrai pas ! J’arrête. Je vais me mettre en disponibilité. Je ne vois pas comment je pourrais bien faire mon travail tout en étant députée, une fonction qu’il faut exercer pleinement. Ça fait vingt-six ans que je suis prof, ça va me manquer, mais je pense que je serai plus utile à l’Assemblée nationale.

    Vous êtes socialiste. Comptez-vous travailler avec LFI ?

    Il faudra travailler avec toutes les forces de la gauche. Il va falloir qu’on soit en capacité de créer un groupe, un gouvernement qui soit en capacité de répondre aux attentes de tous les Français comme celles liées au pouvoir d’achat et aux fins de mois difficiles.

    Mais vous voyez-vous travailler avec eux ?

    Oui. Nous allons poser les jalons d’une coalition au sens large, respectueuse de tous.

    Et avec Renaissance ?

    Pas sûr. Il faut que bien comprendre que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête. On ne peut pas faire comme si de rien n’était. C’est à eux de venir vers nous, vers nos propositions et notre programme.

    Vous avez un profil de Premier ministre en tête ?

    Je n’en suis pas là !

    Beaucoup de villages de votre circonscription ont voté RN. Allez-vous parler à ces électeurs ?

    Oui, je n’oublierai pas les zones rurales. Je ne peux pas venir les voir pendant les élections et disparaître une fois que je suis élue ! Donc en plus de ma permanence aux Mureaux, je vais en ouvrir une, mobile, qui tournera dans tous les cantons de la neuvième circonscription.

    Vous êtes adjointe aux relations internationales aux Mureaux. Le maire François Garay devrait laisser sa place en 2026. Allez-vous vous investir dans cette élection municipale ?

    J’aurai un œil dessus, oui. Il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas de fracturation de la gauche comme a pu le connaître Mantes-la-Ville en 2014 et qui a conduit à l’arrivée du Rassemblement national. Je veillerai à ce qu’il y ait une candidature crédible pour la gauche. À ce titre, mon élection a dû soulager du monde !