Déplacements, camping, fête, clip de rap, match de foot, rodéo... en Seine-et-Marne, un week-end d’excès !

La tolérance accordée pour les trois jours du week-end de Pâques par le président de la République afin que certains s’organisent avant les prochaines semaines de confinement a été traduite par certains comme une carte blanche à tous les débordements, dont voici un florilège.

 Cély-en-Bière, ce lundi soir. Une douzaine de gendarmes de la compagnie de Fontainebleau ont effectué des contrôles ce lundi soir, au retour du week-end de Pâques.
Cély-en-Bière, ce lundi soir. Une douzaine de gendarmes de la compagnie de Fontainebleau ont effectué des contrôles ce lundi soir, au retour du week-end de Pâques. DR

    « Avant le week-end, Emmanuel Macron avait évoqué une certaine tolérance pour permettre aux gens de s'organiser face aux nouvelles dispositions sanitaire. Visiblement, certains n'ont pas saisi le sens du message et l'ont interprété comme un feu vert pour braver le couvre-feu et la règle des 10 kilomètres depuis son domicile ». Ce constat, établi par un gendarme de Seine-et-Marne, s'est retrouvé dans les différentes interventions menées sur le département.

    Ce lundi soir, pour surprendre ceux qui étaient tentés de contourner le péage de l'A6 de Fleury-en-Bière pour rentrer de province, une douzaine de militaires étaient postés sur la D372, au niveau de Cély-en-Bière, afin de contrôler les attestations liées au couvre-feu et au respect des fameux 10 kilomètres à ne pas dépasser.

    « Tout le week-end, sur le secteur de la compagnie de Fontainebleau, nous avons eu beaucoup de Parisiens et d'habitants des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne, commente un militaire, sur le pont en ce week-end pascal. Certains ont reconnu avoir tenté le coup et avoir perdu mais nous avons eu aussi pas mal de gens de mauvaise foi. Par exemple, nous avons eu des explications du style je viens prier ou je viens promener mes chiens alors qu'il habite à Etampes, dans l'Essonne, à 30 kilomètres de là. Nous avons même dû intervenir en forêt pour interrompre le tournage d'un clip de rap. »

    Cély-en-Bière, ce lundi soir. Les gendarmes de la compagnie de Fontainebleau ont effectué des contrôles ciblés sur le non-respect du couvre-feu et du respect de la limite des 10 kilomètres. DR
    Cély-en-Bière, ce lundi soir. Les gendarmes de la compagnie de Fontainebleau ont effectué des contrôles ciblés sur le non-respect du couvre-feu et du respect de la limite des 10 kilomètres. DR DR

    Les footballeurs doublement verbalisés à Perthes-en-Gâtinais

    Dimanche, entre 15 heures et 17 h 30, les gendarmes ont dressé pas moins de 109 contraventions au niveau du parking de la forêt des Trois Pignons à Noisy-sur-Ecole. La veille au soir, toujours dans le secteur de la forêt de Fontainebleau, ils ont été alertés par l'Office national des forêts (ONF) de la présence de campeurs du côté de la commune du Vaudoué. Résultat : la petite douzaine de personnes présentes autour du bivouac a eu droit à deux PV à 135 euros et a été priée d'aller dormir ailleurs.

    Ce même samedi soir, ce sont les policiers qui ont joué les trouble-fête. Une vingtaine d'amateurs de fiesta en plein air ont été lourdement verbalisés du côté de Vernou-la-Celle-sur-Seine. Même motif, même punition pour d'autres « teufeurs » qui s'apprêtaient à lancer les festivités en forêt de Fontainebleau, dimanche à 11 heures du matin. La quinzaine de personnes présentes a été verbalisée par la police et la sono confisquée.

    Les sportifs hors des clous ont aussi eu droit à quelques amendes. Dimanche soir, bien après 19 heures, ce sont les gendarmes qui ont sifflé la fin du match de football à Perthes-en-Gâtinais. Les 18 joueurs ont chacun perdu 270 euros, pour non-respect du couvre-feu et rassemblement illicite.

    Les rodéos dans le collimateur

    Enfin, gendarmes et policiers ont délaissé les chasses aux oeufs pour préférer celles des rodéos. A Dampmart, plusieurs PV ont été dressés et une moto saisie par les policiers. Du côté des militaires, des opérations de contrôle ont été menées par la compagnie de Coulommiers, avec les effectifs de l'Escadron départemental de sécurité routière de Seine-et-Marne, dans le secteur d'Ussy, Boutigny ou Villemareuil.

    Un jeune de 16 ans a été pris sur sa 125 Enduro alors qu'il n'avait pas le permis. Son engin a été mis à la fourrière. Le pilote d'un quad a également été sanctionné. « On va continuer à monter des opérations de ce genre pour lutter contre ce fléau, met en garde un gendarme. Ces gens roulent vite, sans précaution, et mettent parfois la vie des autres en danger. Sans parler des nuisances sonores. »

    Chenoise, ce samedi. Le conducteur de ce véhicule a effectué plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser dans un champs. Victime d’un traumatisme crânien, il a été héliporté à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Gendarmerie nationale.
    Chenoise, ce samedi. Le conducteur de ce véhicule a effectué plusieurs tonneaux avant de s’immobiliser dans un champs. Victime d’un traumatisme crânien, il a été héliporté à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Gendarmerie nationale. DR

    Sur l'asphalte aussi, certains se sont fait sonner les cloches. C'est le cas d'une motarde de 26 ans, qui a été contrôlée dimanche à Coubert à 172 km/h sur une portion de la D 471 limitée à 80 km/h. Les gendarmes ont procédé au retrait de son permis et à l'immobilisation de sa moto.

    La veille, au même endroit, c'est le conducteur d'une Porsche Cayenne qui a été pris à 151 km/h. Le « record » du week-end revenant au conducteur d'une Porsche 911de 25 ans, chronométré samedi sur la N 3 à Charmentray à 202 km/h au lieu de 90.

    La vitesse, c'est aussi ce qui aurait pu coûter la vie au conducteur de la voiture qui a effectué plusieurs tonneaux, samedi, sur la D 75, à hauteur de Chenoise-Cucharmoy. Héliporté au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), il souffrirait d'un traumatisme crânien. Juste avant l'accident, les gendarmes de Provins l'avait aperçu « roulant à une vitesse excessive ». Ils ont d'ailleurs pu rapidement intervenir sur les lieux et prévenir les secours.