Entrepôts logistiques géants en Seine-et-Marne : ces voix qui s’élèvent contre des «projets toxiques d’un autre monde»

Dans le premier département logistique de France, la contestation populaire de la création d’entrepôts géants et de leurs nuisances — notamment dues au trafic de poids lourds jour et nuit — se généralise au fil des annonces d’intentions d’installation dans le département. Et désormais, des élus locaux osent rejeter ces projets par le simple vote d’un conseil municipal.

Les Chapelles-Bourbon, dimanche 9 octobre 2022. Pour protester contre le projet d'artificialisation de terres agricoles afin de réaliser Val Bréon 2, un parc logistique géant sur 150 hectares, des membres du collectif "Stop Val Béton" ont défilé en brandissant un faux ver de terre géant à la foire d'automne./LP/Marie Briand-Locu
Les Chapelles-Bourbon, dimanche 9 octobre 2022. Pour protester contre le projet d'artificialisation de terres agricoles afin de réaliser Val Bréon 2, un parc logistique géant sur 150 hectares, des membres du collectif "Stop Val Béton" ont défilé en brandissant un faux ver de terre géant à la foire d'automne./LP/Marie Briand-Locu

    La Seine-et-Marne, ses champs, ses routes et ses près de 6 000 km2 de surface — soit la moitié de l’Île-de-France — font depuis bon nombre d’années le bonheur des logisticiens souhaitant optimiser leurs flux et créer des entrepôts géants. Conforama avec 180 000 m2 à Tournan-en-Brie et le projet de Zalando sur 140 000 m2 à Montereau-sur-le-Jard en sont deux exemples. En plus des zones logistiques où cohabitent plusieurs entrepôts, comme Val-Bréon à Châtres, Prologis à Moissy-Cramayel et plus globalement Sénart.

    « C’est le premier département logistique de France », indiquait Jean-Christophe Machet, le président du groupe FM Logistic, en visite à Mormant fin 2020. Mais de plus en plus, les habitants des communes concernées ne veulent plus de ces zones qu’on leur impose sous prétexte de créations d’emplois et d’essor de l’e-commerce ni des nuisances sonores, lumineuses ou causées par un trafic de poids lourds croissant car, partout, ces usines à cartons sont aussi des usines à camions.