Patrimoine d’intérêt régional : à Châtres, l’église médiévale Saint-Antonin pourrait célébrer un évêque mérovingien

Edifiée à partir d’une période estimée entre 1180 et 1220, l’église de Châtres vient d’être labellisée Patrimoine d’intérêt régional. L’attribution de ce label devrait aider sa restauration future, notamment celle de sa toiture.

Châtres, le 24 décembre. L'Eglise Saint-Antonin a été labellisée Patrimoine d'intérêt régional./LP/Sébastien Blondé
Châtres, le 24 décembre. L'Eglise Saint-Antonin a été labellisée Patrimoine d'intérêt régional./LP/Sébastien Blondé

    Elle abriterait, sous l’autel de la Vierge Marie, des reliques de Saint-Roch et de Saint-Félix. Ce dernier fut un évêque de Nantes et « une grande figure de l’épiscopat mérovingien », d’après Jacqueline Verdavainne. Labellisée Patrimoine d’intérêt régional, l’église Saint-Antonin, à Châtres, pourrait même valoir son nom au deuxième évêque de Meaux, qui vécut au IIe - ou, selon les sources, IIIe siècle, d’après cette habitante du village depuis 1979. Avec son mari Guy ils ont oeuvré pour maintenir une vie religieuse dans le village de 800 habitants. Après avoir enseigné le catéchisme pendant 12 ans, ils estiment aujourd’hui avoir passé la main, entre de bonnes mains.

    La cloche baptisée Antoinette a été bénie en 1789 !

    Comme pour les reliques de Saint-Ayoul à Provins, qui ont initié les premiers pèlerinages et développé la renommée, au Moyen-Âge, de la cité médiévale, on n’ira pas vérifier la véracité de cette histoire locale. Mais Saint-Antonin abriterait d’autres « trésors » : « Il y a un certain nombre d’objets classés, dont une chaire en bois d’acajou du XVIIIe, rapporté des îles par un marin, et un tableau en cuir de Cordoue » de la même époque, rapporte Jacqueline Verdavainne, qui a exhumé de vieux documents des placards de la mairie, avant de les retranscrire en français contemporain.

    La construction de l’église remonterait au XIIe siècle, entre 1180 et 1220. D’après les informations du conseil régional d’Ile-de-France, sa physionomie confirmerait cette datation, par son entrée-porche et ses contreforts. Le sanctuaire et le choeur présentent aussi les caractères de l’architecture du XIIIe siècle, avec voûte croisée sur ogives. Quant à la charpente en forme de carène de bateau renversée, elle aurait été construite au XVIe siècle. « Sa cloche date de 1782, affirme aussi la Châtriote. Elle est baptisée Antoinette et a été bénie en 1789 ! »

    La commune a récemment procuré un petit lifting à l’église. « On a nettoyé les façades, repeint la sacristie et mis en place tout un système d’éclairage pour la mettre en valeur », indique Herminia Benotmane, conseillère municipale déléguée aux RH, aux finances et au scolaire. La toiture de l’église étant à refaire, l’élue espère obtenir des subventions grâce au label décerné par le conseil régional.