Fontenay-Trésigny : SEF Industrie en redressement judiciaire

Les trente-huit salariés de SEF Industrie sont inquiets. Pourtant, aucun licenciement n’est à l’ordre du jour, selon le responsable de l’usine.

 Fontenay-Trésigny, jeudi 7 novembre 2019. L’entreprise SEF Industrie, spécialisée dans les composants électroniques pour le ferroviaire, a été placée en redressement judiciaire ce lundi.
Fontenay-Trésigny, jeudi 7 novembre 2019. L’entreprise SEF Industrie, spécialisée dans les composants électroniques pour le ferroviaire, a été placée en redressement judiciaire ce lundi. LP/Hugues Tailliez

    SEF Industrie dans la tourmente. Dans la tourmente mais toujours debout. Cette entreprise, dont le siège social se trouve dans la zone d'activités de Fontenay-Trésigny et un second site à La Houssaye-en-Brie, a été placée en redressement judiciaire ce lundi.

    Pour autant, « aucun licenciement n'est à craindre », explique le responsable de l'entreprise, qui préfère rester anonyme. « Face à des difficultés commerciales, l'entreprise a été obligée de se protéger en demandant d'être sous redressement judiciaire », explique le patron joint jeudi.

    « Enedis nous met dans l'embarras »

    Selon lui, les difficultés financières ont deux causes. D'abord une procédure judiciaire pour concurrence déloyale dans laquelle l'entreprise est la victime. Mais surtout, un des clients de la société, Enedis, une filiale d'EDF, a passé une commande à 1,5 million d'euros mais qui ne sera pas réglée tout de suite, tant s'en faut. « Ce gros client nous met dans l'embarras. Nous avons dû investir pour que nos pièces s'intègrent dans des ensembles de télécommunication. Mais Enedis n'est pas prêt et nous lâche temporairement. »

    Cette commande n'est pas rien puisqu'elle représente plus d'un tiers d'un chiffre d'affaires annuel qui s'élevait l'an dernier à 5,4 millions d'euros. C'est d'autant plus tendu que SEF Industrie ne compte qu'une dizaine de clients et n'a donc pas une marge de manœuvre importante.

    « Les produits de SEF Industrie ne fonctionnent pas »

    Contactée, l'entreprise Enedis, filiale d'EDF, dément cette information. « Nous avons lancé un appel d'offres. Deux entreprises ont été retenues. Les solutions proposées par SEF Industrie ne fonctionnent pas. A charge de cette entreprise de livrer des produits qui marchent pour que nous en commandions davantage. »

    Fondée en 1993, l'entreprise est spécialisée dans la fabrication de composants électroniques pour l'industrie ferroviaire. Elle a pour clients la SNCF, Eurotunnel ou encore la RATP. Elle travaille aussi un peu dans le domaine de l'automobile.

    Période d'observation de six mois renouvelable

    Le redressement judiciaire entraîne la suspension des poursuites, renseigne le site officiel Service-public.fr. « Les créanciers qui existaient avant l'ouverture de la procédure ne peuvent plus engager de poursuites en justice ni procéder à des saisies pour faire exécuter des décisions déjà obtenues. »

    Le redressement judiciaire commence par une période d'observation de six mois renouvelables mais ne pouvant dépasser dix-huit mois. Au terme de celle-ci, si l'entreprise est viable, un plan de redressement de dix ans est mis en place. Mais c'est seulement si l'entreprise ne peut pas poursuivre son activité qu'une liquidation judiciaire peut être prononcée, entraînant, cette fois, des licenciements.