Ils racontent leur voyage solidaire en Afrique

 Ils racontent leur voyage solidaire en Afrique

    ILS SONT dix. Six filles et quatre garçons, entre 18 et 25 ans, à être partis l'été dernier en voyage de solidarité au Burkina Faso. Le projet? Construire une médiathèque dans la ville de Kaya, à près de 200 km de Ouagadougou. Aujourd'hui et demain, ils proposent diverses animations et une exposition consacrée à cette expérience humanitaire (voir encadré). Ils sont partis sans matériau français, « pour faire fonctionner l'économie locale », explique Belel Diallo, animateur du point information jeunesse (PIJ).

    Prise de conscience

    « Nous ne sommes pas maçons, mais nous avons été encadrés par des professionnels et par le groupe de jeunes locaux avec qui nous avons travaill?, explique Linda Lexilus, l'une des participantes. Une expérience qui ne fut pas de tout repos : « Nous dormions dans l'école du village parce que nos logements étaient inondés. Le premier défi était de marcher jusqu'au chantier par une température de 40 degrés. »

    Tout commence il y a un an, quand Linda et quelques amis se rendent au PIJ pour exposer leur idée: organiser un voyage humanitaire. Ils reçoivent entre autres des subventions du conseil général, du ministère des Affaires étrangères et de la mairie. Au total, le coût s'élève à environ 25000 â?¬, mais grâce aux aides, les participants n'ont eu à débourser que 250 â?¬. « C'est le genre de voyage qui forme un homme. On prend conscience de la pauvreté et du gouffre qui nous sépare », sourit Fabien, qui a fait partie du groupe. « Quand on regarde des reportages sur l'Afrique, on pense que la vie est terrible là-bas. Mais sur place, on se rend compte qu'ils sont solidaires », analyse Linda. Les jeunes ont aussi affiné leur regard sur l'aide humanitaire: « Parfois, elle n'est pas adaptée. Nous devions marcher dix minutes pour aller chercher l'eau alors qu'une ONG avait construit un puits dans le village, mais une pièce très sophistiquée était défectueuse et donc irremplaçable », souligne Fabien.

    Le PIJ et les jeunes ne comptent pas s'arrêter là et entendent bien parrainer d'autres volontaires.