L'incendie fait un mort

L'incendie fait un mort

    Hier matin, le père Gérard avait du mal à cacher son émotion, après l'incendie qui a coûté la vie à une femme de 76 ans, dans la nuit de mardi à mercredi, à La Ferté-Gaucher. « On l'entendait hurler », murmure le supérieur de la communauté catholique des Oblats-de-Marie-Reine. Car face aux cris de Louisette qui s'échappaient d'une des maisons en flammes de la congrégation, le religieux est resté impuissant.

    « Et lorsque les pompiers sont arrivés, une heure après notre appel, ils n'ont pas voulu rentrer car ce n'était pas sécurisé. On l'entendait pourtant, assure-t-il. Nous allons déposer plainte. » « Nous sommes sereins, autant en ce qui concerne le délai que la procédure, répondent les pompiers. Le bâtiment était totalement embrasé, il n'était pas question de rentrer. La première chose à faire était d'éviter la propagation. »

    La victime, une veuve de 76 ans, laïque consacrée, n'a donc pas réchappé à l'incendie. Invalide, elle ne pouvait pas marcher. Louisette vivait ici dans ce groupe de bâtiments, au 12, rue du Lavoir, avec les sept autres membres de cette communauté. Sa camarade Nadine, âgée de 83 ans, dormait comme elle au rez-de-chaussée de la demeure, mais elle a survécu au drame. C'est d'ailleurs elle qui a donné l'alerte. Vers 3 h 45, l'incendie se déclare, vraisemblablement à cause d'un court-circuit, et réveille Nadine. « J'ai entendu un gros bruit, raconte l'octogénaire en se réchauffant près du poêle. Et puis des morceaux enflammés sont tombés dans le couloir. » La vieille dame se précipite dehors pieds nus et crie « au secours ». Ses appels restent sans réponse. Elle attrape alors une clochette qu'elle agite de toutes ses forces. Le père Gérard arrive à ce moment-là et se saisit des deux extincteurs dont il dispose. « Ils n'ont pas marché, alors qu'ils étaient neufs, assure le religieux. Les flammes n'étaient pas encore très grandes, on aurait pu faire quelque chose. » De plus, aucune goutte d'eau n'était disponible, à cause du feu le compteur avait disjoncté. « Et ici tout est lié. Quand on n'a plus de courant, l'eau ne peut pas venir du puits », poursuit le religieux. Une fois sur place, les soldats du feu ont cependant réussi à éviter que le feu se propage complètement dans les maisons contiguës. Seul un des toits a été détruit. Quant à la demeure abritant Louisette, seuls les murs sont encore debout, tout l'intérieur a été réduit en cendres.