La Ferté-Gaucher : jugé pour apologie du terrorisme, il est relaxé

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Illustration. (LP/Guénaèle Calant.)

    « J'ai mis ces photos car je trouve ça choquant. C'est ma façon de l'exprimer. J'avais fait pareil avec une autre photo d'accident de la route, que j'avais publiée. Il y avait des membres déchiquetés. »

    C'est ainsi que cet habitant de La Ferté-Gaucher âgé de 23 ans a justifié, lundi, devant le tribunal correctionnel de Meaux, que des photos d'exécution aient été publiées sur son compte Facebook. Dans le box, pas moins de cinq gendarmes encadraient le jeune homme.

    « Il s'agit de clichés particulièrement abjects, où l'on voit une quinzaine de personnes à genoux, en tenue orange, avec leurs bourreaux derrière. Et on sait que ces gens vont mourir », a rappelé le procureur-adjoint Hervé Tétier, qui a requis six mois de prison ferme avec mandat de dépôt, pour apologie du terrorisme. Le parquetier a également demandé que le jeune homme soit interdit de territoire dans la commune de La Ferté-Gaucher, pendant cinq ans.

    Des photos d'exécution sur son compte Facebook

    Les juges l'ont relaxé, « considérant que les éléments du dossier ne permettaient pas de dire que le terrorisme était présenté sous un jour favorable ».

    C'est en février dernier, entre deux séjours en prison, que le prévenu avait posté ces quatre photos, qui avaient ensuite été « likées ». Sur l'une d'elles, un stock d'armes.

    « Certains de vos amis ont écrit MDR (NDLR : mort de rire). Vous-même avez commenté en écrivant LOL (NDLR : mort de rire en anglais). Est-ce que c'est vraiment drôle une photo d'exécution ? », lui a demandé la présidente Émilie Royal, un brin contrariée.

    L'avocate de la défense Me Carine Chevalier-Kasprzak a plaidé la relaxe, estimant que l'infraction n'était pas constituée.

    « L'esprit de la loi est de lutter contre la propagande. Pour être condamné, il faut avoir commenté favorablement des actes de terrorisme », a rappelé l'avocate. Avant de préciser : « Une infime partie des personnes qui ont été jugées pour cette infraction, depuis les attentats de Charlie Hebdo, est vraiment endoctrinée. Mon client n'a fait que mettre en ligne des photos qu'il trouve choquantes. »