Mitry-Mory : rejugé par la même cour d’assises pour un coup de poing mortel

L’accusé avait été condamné une première fois, en son absence, pour des coups mortels. Pour ce second procès devant la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, il devrait être présent.

 Melun, mardi 12 juin 2018. Le premier procès avait duré une matinée, devant une salle vide.
Melun, mardi 12 juin 2018. Le premier procès avait duré une matinée, devant une salle vide. LP/Guénaèle Calant

    Le mardi 12 juin 2018, Mohammed H. était condamné à cinq ans de prison, dont un ferme, par la cour d'assises de Seine-et-Marne, à Melun, pour « violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». C'était en son absence, dans une salle d'audience vide : pas de jurés, pas d'accusé, pas de partie civile, pas d'avocats, pas de public. Seulement une présidente et deux assesseurs, une avocate générale et une greffière.

    Depuis, Mohammed H. - contre lequel la cour avait délivré un mandat d'arrêt - est revenu en France et a fait opposition au verdict. Il doit donc être rejugé par la même cour d'assises, en sa présence cette fois-ci. Son procès - qui s'ouvre ce jeudi 14 février - doit durer deux jours. Cet habitant de Villeparisis de 47 ans, qui comparaît libre, encourt une peine de quinze ans de réclusion criminelle.

    Une altercation dans un bar avec un autre consommateur

    Ce bagagiste, inconnu de la justice, est jugé pour un simple coup de poing. Le 23 mars 2012, dans un bar de Mitry-Mory, Mohammed H. avait échangé des mots peu aimables avec un client, Frédéric, accoudé au bar. Ce dernier ne cessait de l'insulter. Mohammed H. lui aurait demandé d'arrêter. Mais le client, pris de boisson, continuait.

    Excédé, Mohammed H. lui avait alors donné un coup de poing au visage. Le client était tombé par terre et l'arrière de son crâne avait heurté le sol. La victime, inconsciente, avait été transportée jusqu'à l'hôpital de Lagny-sur-Marne, avant d'être transférée au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Frédéric y était décédé une semaine plus tard.

    S l'enquête a abouti à une interpellation, c'est grâce à la compagne de Frédéric, présente à ses côtés le jour de l'altercation. Les enquêteurs avaient exploité les images de la vidéosurveillance du bar : après avoir donné un coup de poing à Frédéric, l'accusé était rapidement parti du café… après avoir demandé à la serveuse de se taire.