Nemours : la maire invite des commerces fermés à vendre leurs articles au marché

Valérie Lacroute (LR), la maire de Nemours, a proposé à des commerçants sédentaires non essentiels de venir vendre leurs produits ce samedi sur le marché. Et elle espère pouvoir les autoriser à ouvrir devant leurs boutiques les trois autres samedis.

 Illustration. La maire de Nemours ne comprend pas pourquoi la vente de textiles est autorisée sur les marchés de Seine-et-Marne. Du coup, elle a proposé à des boutiques fermées de venir ce samedi vendre leurs produits à côté du marché.
Illustration. La maire de Nemours ne comprend pas pourquoi la vente de textiles est autorisée sur les marchés de Seine-et-Marne. Du coup, elle a proposé à des boutiques fermées de venir ce samedi vendre leurs produits à côté du marché. Le Parisien

    C'est ce qu'elle appelle « un coup de gueule » sur ses réseaux sociaux. Valérie Lacroute (LR), la maire de Nemours, entend bien monter au créneau pour défendre les commerces non essentiels de cette commune médiévale d'environ 13 000 habitants, contraints de fermer pour quatre semaines en raison de la pandémie. Après avoir dénoncé auprès de la sous-préfète « les incohérences » et « les inégalités de traitement dont ils sont victimes », l'élue a annoncé des mesures. Et ça commence dès ce samedi.

    « Nous avons proposé à nos commerçants non essentiels sédentaires de venir travailler sur le marché du Champs de Mars, de 9 heures à 13 heures, indique-t-elle. Nous disposons d'un espace qui n'est pas inclus dans la délégation de service et qui va permettre d'accueillir quatre commerçants. » Selon elle, le décret du 19 mars paru le samedi 20 mars, qui autorise la vente de textiles par les marchands forains sur les marchés ouverts, est « injuste et incompréhensible ».

    « Dans le département voisin de l'Essonne, ils sont interdits sur les marchés, comme lors du premier confinement, mais pas chez nous, déplore-t-elle. Cette espèce de bricolage est anormal. On peut faire réparer ses chaussures, mais on ne peut pas les acheter. On pénalise surtout les petits commerces, alors qu'on sait bien que ce n'est pas chez eux que l'on risque le plus d'être contaminé. »

    Ils pourraient vendre devant leur boutique les trois samedis suivants

    L'ouverture, ce samedi matin, de cet espace sur le marché est bien sûr accueillie avec joie par les principaux concernés. « Si ça peut me permettre de payer mon loyer, j'en serai la plus heureuse, explique la gérante d'une boutique du centre-ville. Le click and collect ne sauve pas tout. Mes clientes, d'habitude, elles viennent aussi pour passer du bon temps et papoter avec nous, pas juste acheter un bijou ou un vêtement. Depuis le nouveau confinement, j'ai fait mes premières ventes que depuis ce vendredi matin. »

    Ce samedi, la commerçante sédentaire s'installera au marché et elle espère que l'autre projet du maire se concrétise. « Les trois samedis qui suivent, je souhaite prendre un arrêté pour fermer à la circulation la rue Gautier-Ier, la principale artère commerçante, afin que ces commerces non essentiels puissent exposer et vendre leurs produits devant chez eux, confie Valérie Lacroute, qui indique qu'elle compte se rapprocher de la préfecture à ce sujet. On va voir si c'est possible. On tente. »

    Christine Lambert, la présidente de l'association des commerçants de Nemours, espère bien que cette initiative verra le jour. « Nous sommes tous en difficultés alors c'est important d'avoir une opportunité d'ouvrir et d'écouler un peu les stocks. Les boutiques de vêtements, par exemple, viennent de recevoir les collections de printemps et elles ne peuvent pas les vendre. Et il y a les fournisseurs à payer. »

    Et de conclure : « Si on peut vendre devant nos commerces, il y aura des précautions sanitaires. Nous aussi, nous n'avons pas envie de tomber malade. »