Peines de prison et amendes pleuvent face aux délits routiers

Peines de prison et amendes pleuvent face aux délits routiers

    Ils sont la plupart du temps libres à la barre du tribunal correctionnel de Meaux, et en repartent tout aussi libres. Jugés hier pour des délits routiers, plusieurs prévenus ont écopé de peines de prison, d'amendes ou de stages de sensibilisation à la sécurité routière.

    « C'était exceptionnel. » Benoît, 44 ans, avait été interpellé — sans permis — au volant de la voiture de sa concubine, à Coulommiers, le 23 décembre. « J'allais chercher mon fils à la gare », a-t-il bredouillé. Réponse de la présidente du tribunal, Claire Escaravage-Chariau : « On n'était pas dans l'urgence médicale ! » Il a écopé de six mois de prison ferme, comme l'a requis le substitut du procureur, Mathieu Vernaudon. Le parquetier était agacé par l'état de récidive du prévenu, déjà condamné quatre fois pour les mêmes faits : « Si depuis tout ce temps vous aviez passé le permis, vous auriez évité les gardes à vue et le bracelet électronique ! »

    « J'avais bu quelques verres. » Joël, 39 ans, en bredouillait tellement il était impressionné de comparaître en audience publique. Le 15 juin, dans une rue de Saint-Soupplets, il était tombé d'un scooter de location après avoir dérapé. Les gendarmes avaient contrôlé son taux d'alcool dans le sang. C'était la deuxième ou troisième fois que le trentenaire montait sur un tel engin. « Vous pensiez mieux le maîtriser en étant alcoolisé ? », lui a demandé la magistrate. Le prévenu a été condamné à une amende de 600 € et à un stage, comme l'a requis le parquet.

    « On fêtait la nouvelle année et l'anniversaire de mon petit frère. » Raison pour laquelle Benoît, 29 ans, était ivre la nuit du 8 janvier et qu'il a percuté l'arrière d'un camion, sur l'autoroute A 4, à hauteur de Bailly-Romainvilliers. « Vous n'avez plus de point sur votre permis et vous êtes en récidive de récidive ! Vous avez du mal à en tirer des leçons », a fait remarquer la présidente au prévenu, pourtant polytraumatisé après un grave accident de la circulation en 2007. La juge, qui statuait en formation unique, l'a condamné à quatre mois ferme et a révoqué une précédente peine de prison avec sursis.

    « Conduire avec le cannabis, c'est comme avec l'alcool. » La présidente s'est lancée dans des explications médicales, pour dire à Julian, 27 ans, pourquoi la loi impose de conduire sans avoir consommé de stupéfiants. « Vous n'êtes plus maître de vos réflexes et vos temps de réaction sont plus longs. » Le jeune homme, sans permis et contrôlé positif au cannabis et à la cocaïne à Chelles, le 14 décembre, a tenté de faire preuve d'honnêteté : « Je vais être franc, ce n'était pas la première fois. » Il a appris à conduire quand il était « jeune », sans que l'on comprenne dans quelles conditions. Julian voulait convaincre la juge que la garde à vue l'avait motivé à passer son permis. De quoi faire bondir le substitut du procureur. « Fin mars, vous avez à nouveau été déféré devant le parquet pour exactement les mêmes faits ! » lui a lancé ce dernier. Le prévenu a écopé de six mois de prison, avec sursis et mise à l'épreuve.