Presles-en-Brie : levée de boucliers contre l’épandage des résidus de méthanisation

Presles-en-Brie et le Sietom de Tournan ont pris position contre cet épandage sur un territoire, qui privilégie le compost.

 Presles-en-Brie, le 16 octobre. Le maire Dominique Rodriguez (LR) est contre l’épandage des digestats de méthanisation sur les communes du territoire. Ici, avec du compost produit dans l’usine du SMAB.
Presles-en-Brie, le 16 octobre. Le maire Dominique Rodriguez (LR) est contre l’épandage des digestats de méthanisation sur les communes du territoire. Ici, avec du compost produit dans l’usine du SMAB. LP/Sébastien Blondé

    Ils ne veulent pas des résidus de méthanisation de Bailly-Romainvilliers. Les oppositions se multiplient contre le plan d'épandage des digestats de méthanisation de la société CVO 77. Son projet d'usine doit voir le jour l'année prochaine à Bailly-Romainvilliers.

    Le Sietom de Tournan, syndicat qui traite les ordures ménagères de 41 communes, vient notamment de prendre position contre le projet, dont l'enquête publique dure jusqu'au 5 novembre. Dans une autre motion, le syndicat s'est aussi prononcé contre l'épandage des boues d'Achères, à l'instar de la commune de Nangis.

    Le président du Sietom, Dominique Rodriguez (LR), par ailleurs maire de Presles-en-Brie, doit même prendre un arrêté interdisant ces épandages sur sa commune. Il encourage ses homologues à l'imiter. Il a aussi lancé une pétition, qui dépasse 400 soutiens.

    Au Sietom de Tournan et à la tête du syndicat mixte d'assainissement des boues (Smab) créé en 2005, l'édile a entraîné tous ses membres dans une direction pro-compost. « Au Sietom, on a dépensé beaucoup d'argent (NDLR : 30 millions d'euros pour l'usine d'Ozoir), pour avoir un compost de qualité, sans odeur », défend Dominique Rodriguez.

    « Au Smab, on a créé une station de compostage des boues d'épuration en 2014 (pour 7 M€). On n'a plus de nuisances olfactives car le produit est mature », ajoute-t-il.

    « Ce sont des déchets organiques, pas des boues », répond Suez

    « On a payé pour cela. Suez (CVO 77 est une filiale de Suez) arrive et s'assoit sur nos investissements, sur notre philosophie ! », s'emporte Dominique Rodriguez contre ce plan d'épandage, conventionné entre 36 exploitations agricoles et Suez.

    Du côté de CVO 77 et de Suez, on relativise. « Les parcelles, où les communes sont contre, ne représentent que 27 % de la totalité du plan d'épandage, indique la maison-mère. Elles sont localisées sur le périmètre du SMAB*. Si on présente un plan d'épandage, c'est que les agriculteurs sont d'accord. »

    « On parle bien de déchets organiques issus de l'industrie agroalimentaire et pas de boues, comme on veut le faire croire, souligne encore Suez. Ce sont des déchets qualitatifs au pouvoir méthanogène élevé. Et nos pratiques d'épandage sont maîtrisées, avec en enfouissement pour limiter toute nuisance pour les riverains. »

    * Les communes du Smab concernées par le plan d'épandage sont Aubepierre-Ozouër-le-Repos, Châtres, Coubert, Ozouër-le-Voulgis, Dammartin-sur-Tigeaux, Favières-en-Brie, Liverdy-en-Brie, Mortcerf, Neufmoutiers-en-Brie, Presles-en-Brie, Tournan-en-Brie, Saint-Augustin.