Seine-et-Marne : face à l’insécurité routière qui croît, les gendarmes n’en finissent pas de sanctionner
De grands excès de vitesse, des conducteurs positifs aux stupéfiants, des téléphones au volant à foison, des conduites sans permis qui explosent… Le nombre d’infractions graves génératrices d’accidents a augmenté de 100 % depuis le début de l’année par rapport à 2022 sur les routes de Seine-et-Marne. Les gendarmes renforcent encore contrôles et sanctions.
C’était vendredi soir dernier. En l’espace d’une seconde, au volant d’une Peugeot 3008, l’humoriste Pierre Palmade a cessé de faire rire tout le monde en venant percuter une Renault Mégane sur la D 372 à Villiers-en-Bière. Le bilan est tragique : une femme enceinte blessée qui a perdu son enfant, un papa de 40 ans et son fils âgé de 6 ans grièvement touchés, sans oublier l’artiste lui-même. Les premiers éléments de l’enquête sont accablants puisqu’ils démontrent qu’il conduisait sous l’emprise de la cocaïne et de médicaments de substitution.
« Ce drame fait écho à la situation préoccupante que nous constatons depuis le début de l’année, souligne le commandant Patrick Martinez, patron de l’EDSR, l’escadron départemental de sécurité routière. Les militaires n’ont pas attendu ce tragique accident pour réagir. Le mois de janvier a été particulièrement meurtrier avec huit morts recensés sur l’ensemble de Seine-et-Marne, dont cinq en zone gendarmerie.
« Il faut absolument enrayer cette dynamique mortifère, assène le commandant Martinez. C’est d’autant plus dommage que nous avons eu sept tués en moins sur notre secteur en 2022. Voilà pourquoi nous avons multiplié les opérations de contrôle spécifiques contre la vitesse, l’alcoolémie, les stupéfiants et les fautes de comportement comme le portable au volant par exemple. »
Avec leurs jumelles, dimanche, les gendarmes de l’EDSR ont contrôlé une Peugeot RCZ à 214 km/h sur l’A4, à hauteur de Couilly-Pont-aux Dames. Le conducteur de 32 ans s’est vu retirer son permis sur-le-champ et sa voiture conduite à la fourrière. Même mésaventure pour cet homme de 24 ans, flashé à 200 km/h au volant d’une Peugeot 208. Vendredi, un quadragénaire qui fonçait à 145 km/h au lieu de 80 à Aulnoy sur la D 402 a eu droit à la même punition.
« Le but, la priorité, c’est d’éviter les morts »
Entre le relâchement de certains et les contrôles renforcés des gendarmes ces dernières semaines, les chiffres ont de quoi impressionner. Entre le 1er et le 10 février, 86 permis ont été retirés. Soit 260 depuis le 1er janvier et une hausse de 28 % par rapport à la même période en 2022.
Concernant la consommation de drogues, l’évolution est identique : 144 personnes ont été positives aux stupéfiants depuis début 2023, en hausse de 53 % comparé à la même période en 2022. C’est d’autant plus préoccupant qu’une hausse de 7 % a été enregistrée pour toute l’année 2022 sur l’ensemble de la Seine-et-Marne.
Sans surprise et malgré les campagnes de prévention, le téléphone au volant reste un fléau que même les dispositifs Bluetooth qui équipent désormais la plupart des voitures ne semblent atténuer. Les gendarmes ont enregistré une augmentation de 77 % des infractions constatées avec 1 059 cas relevés depuis le 1er janvier dernier.
Autre constat inquiétant, les militaires ont observé sur les dix premiers jours de février une hausse de 75 % des conduites sans permis.
Avec ces statistiques plutôt alarmantes, il était logique de constater que le nombre de véhicules placés à la fourrière a lui aussi grimpé, passant de 96 en 2022 à 168 depuis le 1er janvier 2023. « Si l’on regarde l’ensemble des infractions graves génératrices d’accidents, nous en sommes à une hausse de 100 % depuis le début de l’année par rapport à 2022, déplore le patron de l’EDSR. On n’est pas là pour ennuyer les gens. Le but, la priorité, c’est d’éviter les morts ». En 2022, en Seine-et-Marne, 58 personnes ont perdu la vie.
