25 ans de réclusion après le braquage mortel d'un fourgon blindé

Les malfaiteurs s'étaient emparés de 195 000 € en juin 2012. Lors de l'attaque, un convoyeur avait été touché et était décédé dix jours plus tard.

Des tirs de kalachnikov avaient visé le véhicule.
Des tirs de kalachnikov avaient visé le véhicule. DR

    Trois hommes ont été condamnés à vingt-cinq ans de réclusion hier après-midi par la cour d'assises de Paris pour le braquage d'un fourgon blindé lors duquel un convoyeur avait été tué en 2012, à Aubervilliers. Le quatrième accusé a écopé de dix ans de réclusion.

    Après six heures de délibéré, le jury a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Nicolas Conforti, 33 ans, et Mahmadou Niakate, 25 ans, à vingt-cinq ans de réclusion criminelle, et Mohamed Choudar, 34 ans, à dix ans de réclusion. Il est allé au-delà pour le quatrième accusé, Olivier Semedo, 30 ans, condamné à vingt-cinq ans de réclusion, contre vingt ans réclamés par le ministère public.

    Sonnés par la lourdeur des peines, les avocats des trois principaux condamnés ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel. « C'est une décision que la famille de la victime considère comme juste au regard du dossier et de la gravité des faits », a réagi pour sa part, Me Thibault de Montbrial, avocat de la partie civile.

    Il est 5 h 30 ce 5 juin 2012, lorsque trois convoyeurs de la société TAS, qui s'apprêtent à desservir une agence bancaire BNP d'Aubervilliers, sont pris sous le feu nourri de plusieurs malfaiteurs. Les braqueurs s'emparent de deux sacs contenant 195 000 € avant de fuir à bord d'un 4 x 4 de marque allemande. Grièvement blessé par les tirs de deux armes, dont une kalachnikov, l'un des convoyeurs, Patrice Le Peroux, décédera dix jours plus tard.

    Dans ses réquisitions, l'avocat général, Julien Eyraud, a dénoncé un « dossier hallucinant de violence » dans lequel une équipe de « professionnels » relevant « du grand banditisme » et engagés « après réflexion dans une vraie démarche criminelle » n'avaient pas « laissé une chance au convoyeur ».

    Le représentant du ministère public avait désigné Mahmadou Niakate comme l'auteur du tir mortel et Nicolas Conforti comme le second tireur à avoir visé les convoyeurs avec une kalachnikov, sans toucher personne. Selon son scénario, Olivier Semedo, présenté comme le leadeur du groupe, avait auparavant donné le top départ du braquage, depuis un véhicule garé non loin du fourgon blindé, à ses deux complices qui attendaient derrière une porte.

    Le dernier accusé, Mohamed Choudar, était le seul à avoir reconnu son implication, en la limitant toutefois à la conduite d'une voiture ayant servi à la fuite du commando.