Aulnay : seniors et écoliers ensemble à la cantoche!

Désormais, les seniors iront déjeuner deux fois par semaine dans les écoles de la ville, pour «tisser du lien » avec les plus jeunes. Un dispositif voté mercredi par le conseil municipal et qui sera testé en juin.

 Aulnay, mercredi 23 mai. Le conseil municipal des enfants lors du vote du projet intergénérationnel.
Aulnay, mercredi 23 mai. Le conseil municipal des enfants lors du vote du projet intergénérationnel. LP/T.P.

    Retour en enfance pour les papis et les mamies d'Aulnay-sous-Bois, qui vont bientôt pouvoir... déjeuner à la cantine avec les écoliers de la ville. Un projet porté par le conseil municipal des enfants et solennellement adopté, mercredi soir, par le conseil municipal... des grands.

    « Cette idée émane des enfants, qui se demandaient comment faire pour tisser du lien avec les seniors, explique Amélie Pinheiro, adjointe au maire qui pilote l'initiative. Nous avons ensuite co-construit ce projet avec le conseil consultatif des Aulnaysiens retraités. »

    «C'est pour les sortir de leur solitude »

    «Les grand-pères et les grand-mères sont souvent tout seuls, parce qu'ils sont trop âgés pour aller voir leur famille, ou que leurs proches sont morts », analyse Lyès, 10 ans.

    «C'est pour les sortir de leur solitude qu'on a pensé à les mélanger avec nous », ajoute Déhlia. «Et on s'est dit que le meilleur moment pour discuter, c'est à la cantine, parce que sinon, nous sommes en cours », renchérit Jade.

    Concrètement, un test est prévu le 12 juin, dans trois écoles de la ville —l'une des quartiers nord, l'autre du centre, la troisième dans le sud. Dès la rentrée prochaine, le dispositif sera étendu au deuxième et quatrième mardi de chaque mois, à raison de quatre seniors par cantine.

    Seule ombre au tableau : au moment du vote, les petits élus —installés dans le public de la salle du conseil municipal, ceints de leur écharpe tricolore— ont vu leur moment un peu gâché par un clash entre majorité et opposition. Celle-ci a quitté la salle, regrettant qu'une dizaine de personnes venues soutenir le collectif «La Révolution est en marche» (Ndlr : lire ci-dessous) soit barrée par la police municipale à l'entrée de la mairie.

    La ville prend en charge les frais de justice de quatre élus

    Lors du conseil, quatre protections fonctionnelles ont été accordées au maire, sa première adjointe et deux élus de la majorité. Leurs frais de justice seront pris en charge par la ville dans le cadre de la procédure judiciaire entamée à l'encontre du mouvement la Révolution est en marche, co-fondé par Hadama Traoré. Les plaignants reprochent des «propos injurieux » et «diffamatoires » sur les réseaux sociaux.

    Une douzaine de personnes étaient venus soutenir l'associatif, mais n'ont pu entrer en mairie, la préfecture ayant préconisé un filtrage du public —sans qu'on connaisse précisément les critères dudit filtrage.

    A l'exception d'un élu, les conseillers d'opposition PS, PCF et LREM se sont abstenus de voter, reprochant à la majorité de leur avoir refusé l'octroi de cette même protection fonctionnelle dans le cadre de poursuites engagées par la ville contre certains d'entre-eux.