Noisy-le-Sec : les gens du voyage ont été expulsés du terrain qu’ils occupaient depuis quinze ans

Les familles ont contesté devant le tribunal la décision de justice qui a autorisé leur évacuation mais ce recours n’est pas suspensif. Leur départ s’est déroulé dans le calme ce jeudi matin.

Noisy-le-Sec, ce jeudi matin. L'évacuation des familles de gens du voyage qui occupaient un terrain de la rue du Parc situé derrière le McDonald's s'est déroulée dans le calme. LP/E.M.
Noisy-le-Sec, ce jeudi matin. L'évacuation des familles de gens du voyage qui occupaient un terrain de la rue du Parc situé derrière le McDonald's s'est déroulée dans le calme. LP/E.M.

    Le sursis n’a duré que deux jours. Annoncée pour mardi dernier, l’expulsion des familles de gens du voyage qui occupaient un terrain de la rue du Parc à Noisy-le-Sec s’est déroulée ce jeudi matin. Les forces de l’ordre sont arrivées à 7 heures et les caravanes ont quitté les lieux dans le calme, un peu avant 10 heures, sous l’œil de nombreux policiers.

    « Les personnes ont d’abord essayé de négocier de rester jusqu’au printemps mais elles ont dû partir, ont constaté des bénévoles de l’Observatoire des pratiques policières en Seine-Saint-Denis, présents dès 6h30. Elles étaient très calmes, elles ont fait leurs bagages. On ne sait pas où elles sont parties. » En fin de matinée, certaines familles se sont rendues dans le parc des Guillaumes, à Noisy-le-Sec. D’autres semblent avoir pris la direction de Pontoise (Val-d’Oise) ou de l’Essonne.

    Entre vingt et trente familles vivaient sur ce terrain situé derrière le McDonald’s, parfois depuis quinze ans. Environ 80 véhicules, pour certains non-roulants, se trouvaient alors sur place.

    Noisy-le-Sec, ce jeudi matin. Vingt à trente familles vivaient sur ce site, pour certaines depuis quinze ans.
    Noisy-le-Sec, ce jeudi matin. Vingt à trente familles vivaient sur ce site, pour certaines depuis quinze ans.

    L’expulsion avait été autorisée début mai par une décision du tribunal judiciaire de Bobigny, saisi par le propriétaire du terrain, à savoir l’État. Cet ancien site de l’hôtel départemental des impôts fait l’objet d’un projet immobilier porté par le promoteur Bouygues.

    « Bien qu’illégale, l’occupation du terrain propriété de l’État, équipé d’eau et d’électricité, leur permettait depuis des années de vivre dans des caravanes loin de toute nuisance pour elles et pour le voisinage, réagit ce jeudi Olivier Sarrabeyrouse (PCF), le maire de Noisy-le-Sec élu en 2020. Je regrette qu’au cours de la mandature précédente, aucune discussion sérieuse et aboutie n’ait eu lieu afin de légaliser et pérenniser cette installation. »

    L’élu communiste fait référence au permis de construire accordé à Bouygues début 2020 par son prédécesseur, Laurent Rivoire (UDI). Ce dernier assure pourtant ce jeudi qu’un terrain avait été trouvé et un travail mené afin que les familles s’y installent, sans que ce projet ne se concrétise. « Aujourd’hui, la ville ne dispose d’aucun terrain permettant d’accueillir les caravanes et leurs occupants », assure Olivier Sarrabeyrouse.

    Selon l’Adept, l’Association départementale pour la promotion et l’accès aux droits des Tsiganes et gens du voyage, le schéma départemental d’accueil des gens du voyage adopté en 2016 prévoyait 565 places. Seules 170 sont aujourd’hui effectives.