Pantin : ils ont réalisé leur court-métrage comme des grands

Grâce au dispositif Culture et art au collège, deux classes de 5e du département ont réalisé leurs propres films. Ils ont découvert le résultat final lors d’une projection au festival Côté court, qui se poursuit jusqu’à ce samedi.

Deux classes de cinquième du département ont présenté leurs courts-métrages au festival Côté court de Pantin. LP/Clara Martot

    Dans la salle de projection, la réalisatrice Leslie Lagier invite les élèves du collège Lucie Aubrac (Livry-Gargan), avec qui elle a travaillé, à se présenter : « Allez, ne faites pas les timides ! » Même pudeur pour Johann et ses trois autres camarades d'Alfred Sisley, l'établissement de l'Ile-Saint-Denis, qui ont pu se déplacer avec la réalisatrice Astrid Adverbe au ciné 104 de Pantin pour voir leur création. Ces deux classes de cinquième ont profité de la 26e édition du festival Côté court, qui continue jusqu'à samedi, pour présenter leurs propres courts-métrages.

    Après la séance, l'un d'eux avoue qu'il a trouvé ça « bien, mais gênant ». Il faut dire qu'ils ont tous joué le jeu, et dévoilé une part d'eux-mêmes… Pas facile à un âge où l'on pense souvent que le ridicule peut tuer ! Astrid Adverbe a orienté son film autour d'une question : qu'est-ce qui constitue l'intimité d'un jeune de douze ans ? Ils répondent à l'écran : « C'est quand tu enlèves tes chaussures pour montrer tes pieds ». Ou sur un ton plus mélancolique, via des répliques du réalisateur Eugène Green que les élèves reprennent : « A mon âge tout souvenir est douloureux. » Car pour la réalisatrice, « on peut révéler une part de soi avec les mots des autres. »

    Autre ambiance pour le court-métrage de Leslie Lagier. Sur fond d'électro et de leur propre voix off, les élèves défilent dans la cour du collège, se filment en selfie au Portugal, à l'anniversaire d'une cousine, dans la rue ou chez eux, un chat dans les pieds ou une console à la main. La réalisatrice voulait montrer les lieux de leur quotidien. Pour ce faire, elle a utilisé tous les supports : plans de pro, vidéos snapchat, archives familiales. « Je voulais leur montrer qu'ils ont des moyens très puissants de raconter une histoire », explique-t-elle.

    Si certains comme Synriana savaient déjà un peu « comment on fait un film », chacun a pu s'essayer devant et derrière la caméra. De quoi donner envie à certains acteurs en herbe, comme Zied, de poursuivre sur cette voie.