Covid : tests, isolement… la Chine annonce un allègement des règles sanitaires

Manifestations et mauvaise santé économique du pays ont eu raison de la politique drastique de zéro Covid-19 en place depuis trois ans en Chine.

Un agent de santé prélevant un échantillon par écouvillonnage sur une femme afin de tester le coronavirus Covid-19 dans le quartier de Jing'an à Shanghai. Hector RETAMAL / AFP
Un agent de santé prélevant un échantillon par écouvillonnage sur une femme afin de tester le coronavirus Covid-19 dans le quartier de Jing'an à Shanghai. Hector RETAMAL / AFP

    Le gouvernement a finalement plié. La Chine a annoncé ce mercredi un allègement général des règles sanitaires contre le Covid, abandonnant son approche stricte face au virus après des manifestations historiques de colère à travers le pays.

    Dans une dizaine de villes du pays, les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient crié leur lassitude de la stricte politique sanitaire, certains exigeant le départ du président Xi Jinping.

    Ce dernier, qui avait fait du « zéro Covid » sa marque de fabrique, a désormais infléchi son discours, reconnaissant que le variant Omicron, moins mortel, « ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions ».

    Selon les nouvelles consignes dévoilées par la Commission nationale de santé (NHC) - qui a valeur de ministère -, « les personnes infectées asymptomatiques et les cas légers qui peuvent être isolés à domicile le seront de manière générale ».

    Moins de tests à l’acide nucléique

    C’est un changement radical par rapport à la norme en vigueur depuis presque trois ans, qui exigeait que tout cas positif soit emmené dans un centre de quarantaine.

    Par ailleurs, le pays va « réduire davantage la portée des tests à l’acide nucléique et en réduire la fréquence », alors qu’il demandait jusque-là aux habitants de se tester plusieurs fois par semaine pour pouvoir accéder à tout lieu public.



    Les tests à grande échelle ne seront plus menés que dans « les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite et les centres de travail à haut risque ».

    Le recours aux confinements, parfois appliqués sur des quartiers voire des villes entières, sera également réduit, les zones à risque n’ayant enregistré aucun cas pendant cinq jours devant être rouvertes.

    La Chine va aussi accélérer la vaccination des personnes âgées, son point faible qui l’empêchait jusque-là d’assouplir ses règles sanitaires.

    Autre nouveauté annoncée : il sera désormais possible de voyager d’une province chinoise à l’autre sans avoir à présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures, et aucun test ne sera non plus exigé à l’arrivée.

    Immédiatement après l’annonce de ces nouvelles mesures, les recherches de voyages sur l’application Ctrip pour la période du Nouvel an chinois ont bondi, atteignant un record en trois ans, selon le média d’Etat The Paper.

    « Il est temps d’ouvrir (le pays), ça fait trois ans déjà », déclare à l’AFP un habitant de Pékin. « Les gens ont besoin de travailler et de manger, on ne peut pas juste leur dire de rester chez eux ».

    Mauvaise santé économique

    Ces annonces intervient quelques heures après la publication officielle de nouveaux chiffres inquiétants pour la deuxième économie mondiale : en novembre, la Chine a vu ses exportations et importations s’effondrer, sous l’effet conjugué de sa politique zéro Covid et d’une demande atone.

    Cet allègement national des restrictions, qui fait suite à des assouplissements annoncés ces derniers jours par plusieurs villes et provinces chinoises, est également décrété dix jours après une vague de manifestations.

    Dans une dizaine de villes du pays, les manifestants, jeunes pour la plupart, avaient crié leur lassitude de la dure politique sanitaire, certains exigeant même le départ du président Xi Jinping.