Dérives des influenceurs : le gouvernement organise une table ronde le 9 décembre pour cadrer le secteur

Les pratiques de l’influence en ligne, déjà accusée d’encourager la surconsommation, font beaucoup parler pour leur opacité. Le gouvernement entend alors cadrer le secteur.

Le ministère de l'Economie organisera le 9 décembre une table ronde sur les influenceurs en vue d'encadrer ce secteur en proie à de nombreuses polémiques. JUSTIN SULLIVAN / AFP
Le ministère de l'Economie organisera le 9 décembre une table ronde sur les influenceurs en vue d'encadrer ce secteur en proie à de nombreuses polémiques. JUSTIN SULLIVAN / AFP

    Alors que les polémiques se multiplient dans le milieu de l’influence en ligne, le gouvernement ambitionne désormais de cadrer le secteur. Le ministère de l’Économie organisera en ce sens le 9 décembre une table ronde sur les influenceurs afin, entre autres, de mieux protéger les consommateurs, a indiqué mardi Bercy, selon une information de Franceinfo confirmée par l’AFP.

    Les pratiques des influenceurs, dont certains cumulent des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et ont accédé au rang de star chez les jeunes, peuvent peser par leurs avis les modes de consommation de leur public. Mais les pratiques du secteur, déjà accusé d’encourager la surconsommation, font beaucoup parler pour leur opacité : rémunération par des marques, risques de concurrence déloyale, exil fiscal des influenceurs ou accusations d’arnaques.



    Des agences d’influenceurs, des plate-formes, des annonceurs, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité nationale des jeux (ANJ) et le ministère de l’Économie, la Direction générale des entreprises (DGE), celle des finances publiques (DGFiP) et de la concurrence (DGCCRF) participeront à cette table ronde le 9 décembre prochain, précise le cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

    « Il y a besoin d’accompagner cette nouvelle activité »

    « L’idée, c’est de mettre tout le monde autour de la table pour travailler sur différents sujets » : la fiscalité, la protection des consommateurs et l’accompagnement des influenceurs dans leurs démarches, a-t-on précisé de même source. « Il y a besoin d’accompagner cette nouvelle activité (…) pour (la) développer dans les règles de droit, dans le respect des consommateurs, dans le respect de la législation fiscale française ».

    Cette « première exploration » sera suivie de consultations au cours des prochains mois et pourra déboucher sur des mesures réglementaires ou législatives. Début novembre, le député écologiste Aurélien Taché avait déposé une proposition de loi pour encadrer les pratiques du secteur des influenceurs.



    Celle considérée comme la papesse des influenceurs, à la tête de la puissante agence Shauna Events, Magali Berdah, avait déjà appelé à mieux encadrer les placements de produits sur les réseaux. « Alors que la défiance des Français envers le monde de l’influence ne cesse de croître, les règles peinent à s’adapter », avait-elle pointé. « Soyons clairs : le placement de produits n’est ni un problème ni mauvais en soi », avait-elle encore défendu, ajoutant que « les excès actuels font qu’il est cependant urgent de garantir qu’il soit désormais encadré. »