Secret d’héritage : à la recherche des Justes héroïnes pour « renouer le fil de l’Histoire »
SÉRIE (7/7), LE PARISIEN WEEK-END. Daniel Herszbaum, un octogénaire expatrié en Israël, était bien décidé à remuer ciel et terre pour honorer la mémoire de deux femmes qui les ont sauvés, son frère et lui, de la rafle du Vél’d’Hiv, en 1942, durant la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, il a fait appel aux généalogistes de l’étude Guénifey.
Notre série « Secrets d’héritage »
- La fratrie bordelaise avait des cousins venus d’Indochine
- « Mon père m’avait dit que ma mère était morte quand j’avais 2 ans... »
- Leur père avait trois familles, partagées entre la France et l’Italie
- À la recherche de la coiffeuse de madame Senghor
- Et ils apprirent que leur père avait eu un enfant avant eux…
- La fratrie cachée d’une figure de Montmartre
- À la recherche des Justes héroïnes pour « renouer le fil de l’Histoire »
Été 2019, Israël. C’est la première fois que Daniel Herszbaum raconte en public son histoire, déchirante. À mesure qu’il se confie, sur la petite scène installée dans le kibboutz où il vit depuis de longues années, le frêle octogénaire au crâne chauve semble redevenu le gamin vulnérable qu’il était en juillet 1942, au moment de la rafle du Vél’d’Hiv.
Il n’a que deux ans et demi cette année-là lorsque 12 884 hommes, femmes et enfants – juifs, comme lui – sont arrêtés par la police parisienne les 16 et 17 juillet, pour être ensuite déportés à Auschwitz et, pour la quasi-totalité, exterminés par les nazis. Daniel, lui, s’en est sorti. S’il a échappé à la mort, c’est grâce au courage de deux femmes. À commencer par celui d’une voisine, dont il ne se souvient que du patronyme : « Mme Gauthier », affirme-t-il.