Grande-Synthe : le camp de migrants sera démantelé «rapidement», selon Le Roux

Environ 1 500 migrants vivent dans ce camp du Nord. Son démantèlement est une question d'«ordre public», selon le ministre de l'Intérieur. Le maire de la commune s'y oppose. 

Grande-Synthe (Nord), le 15 février. Entre 1 400 et 1 500 personnes séjournent encore dans le camp de la Linière, où il espèrent toujours rejoindre l’Angleterre.
Grande-Synthe (Nord), le 15 février. Entre 1 400 et 1 500 personnes séjournent encore dans le camp de la Linière, où il espèrent toujours rejoindre l’Angleterre. LP/ PHILIPPE DE POULPIQUET

    Il évoque des comportements «inacceptables» constatés sur le site. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a indiqué, mercredi, qu'il souhaitait «le plus rapidement possible» lancer le «démantèlement» du camp de Grande-Synthe (Nord), où vivent environ 1 500 migrants.

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    «La question n'est plus seulement aujourd'hui celle du rétablissement de l'ordre public», mais aussi «du démantèlement progressif du camp», a estimé le ministre lors d'une audition devant une commission du Sénat. «On ne peut plus laisser les choses continuer comme cela», a-t-il ajouté.

    Le maire écologiste de Grande-Synthe (Nord), Damien Carême, a rapidement refusé l'idée de fermer ce camp installé depuis un an sur sa commune et s'est dit «surpris» par l'annonce du ministre de l'Intérieur. «Je ne suis pas d'accord, a-t-il déclaré. Ce camp est aujourd'hui plus que nécessaire car si on en est là aujourd'hui, c'est parce que la réponse humanitaire n'était pas suffisante.»

    Rixes et tensions

    Rixes et tensions entre réfugiés ont émaillé le fonctionnement de ce camp, ouvert en mars 2016 à l'initiative de la mairie écologiste qui assurait respecter les normes internationales en vigueur pour les sites humanitaires.

    Bruno Le Roux s'est notamment inquiété de phénomènes «inacceptables», tels que «rançons» ou «prêts» pour «limiter l'accès» à des installations, comme les douches par exemple.

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    Ces phénomènes ne peuvent perdurer, «surtout compte tenu des afflux qui peuvent continuer à arriver», et, dans ce contexte, selon lui, le camp «est lui-même un facteur» d'attraction pour les migrants désireux de rejoindre la Grande-Bretagne.

    Cette annonce survient alors que le préfet du Nord, Michel Lalande, devait signer ce mois-ci la prolongation pour six mois de la convention tripartite entre l'État, la Ville de Grande-Synthe et l'Afeji, l'association qui gère depuis fin mai le camp.