Après plus d’un an positif au Covid, un malade enfin guéri par ses médecins

Un patient âgé de 59 ans, affaibli par une greffe de rein, était positif pendant plus d’un an au Covid. Il a été guéri par une combinaison d’anticorps monoclonaux au Royaume-Uni.

Une combinaison d’anticorps monoclonaux, casirivimab et imdevimab, fabriqués par le laboratoire Regeneron a été efficace pour un patient positif au Covid-19 pendant plus d'un an. REUTERS/Shannon Stapleton
Une combinaison d’anticorps monoclonaux, casirivimab et imdevimab, fabriqués par le laboratoire Regeneron a été efficace pour un patient positif au Covid-19 pendant plus d'un an. REUTERS/Shannon Stapleton

    Un malade testé positif au Covid-19 pendant 411 jours a finalement été guéri par une combinaison d’anticorps, ont annoncé vendredi des chercheurs britanniques, qui ont dû analyser génétiquement son virus pour trouver la bonne riposte. Une infection persistante, différente d’un Covid long ou d’épisodes répétés de la maladie, peut frapper un petit nombre de patients au système immunitaire déjà affaibli.

    Ils peuvent être testés positifs pendant des mois, voire des années, l’infection « grondant tout le temps », a expliqué Luke Blagdon Snell, infectiologue à la fondation Guy and St Thomas du service de santé public britannique, le NHS. Chez la moitié environ, des symptômes persistent, comme une inflammation pulmonaire, a-t-il précisé à l’AFP, ajoutant que les inconnues restaient nombreuses sur le Covid.



    Dans une étude publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, une équipe de chercheurs, emmenés par Luke Blagdon Snell, décrit comment un homme de 59 ans a finalement surmonté son infection après plus de 13 mois. Ce patient, au système immunitaire affaibli par une greffe de rein, a contracté le Covid en décembre 2020 et été testé continuellement positif jusqu’en janvier 2022.

    Des anticorps monoclonaux ont agi sur un variant ancien

    Pour découvrir s’il avait été contaminé plusieurs fois ou s’il avait une infection persistante, les chercheurs ont utilisé une analyse génétique rapide (séquençage des nanopores). Les résultats ont avéré l’infection. Les chercheurs ont donc administré une combinaison d’anticorps monoclonaux, casirivimab et imdevimab, fabriqués par la société Regeneron. Et cela a apparemment fonctionné.

    Mais ce succès est lié au fait que le patient était infecté par une ancienne version du coronavirus. Ce variant, dominant fin 2020, a depuis été remplacé par d’autres variants. Or, « les nouveaux variants (…) sont résistants à tous les anticorps disponibles au Royaume-Uni, dans l’UE, et même aux États-Unis », note Luke Blagdon Snell.

    Un espoir pour des variants plus réçents

    En témoigne un autre cas, qui a causé plus de difficultés à l’équipe du scientifique et qui est détaillé dans une seconde étude, pas encore relue par les pairs. Les chercheurs ont testé sans succès des traitements par anticorps existants sur un homme de 60 ans, gravement malade et infecté depuis avril.

    Du coup, l’équipe a mêlé deux traitements antiviraux non combinés auparavant -Paxlovid et remdesivir- et les a administrés au patient inconscient via une sonde nasogastrique. Ces traitements ont été administrés deux fois plus longtemps que recommandé d’ordinaire.

    L’infection Covid a fini par disparaître, l’homme était guéri, faisant espérer une nouvelle option de traitement pour les malades atteints de Covid persistants et sévères. En avril, ces mêmes chercheurs avaient annoncé, au Congrès européen de microbiologie et de maladies infectieuses, la plus longue infection persistante connue par le Covid-19, chez un homme testé positif pendant 505 jours, jusqu’à sa mort.