Avec leurs facéties, les clowns contribuent au bien-être des enfants et des ados hospitalisés

Des stratégies pour faire rire ou sourire les jeunes malades dans les hôpitaux pédiatriques se sont développées dans la majorité des pays industrialisés.

Les clowns membres de l'association Le Rire Médecin font les pitres auprès des enfants hospitalisés, ce qui réduit fortement leur stress et leur anxiété. LP/Olivier Corsan
Les clowns membres de l'association Le Rire Médecin font les pitres auprès des enfants hospitalisés, ce qui réduit fortement leur stress et leur anxiété. LP/Olivier Corsan

    Deux clowns rentrent fièrement dans une chambre d’enfant à l’hôpital, avec force salutations, le premier doté de chaussures quatre fois trop grandes, le second de ballerines trois fois trop petites. Ils se fracassent vite l’un contre l’autre, oubliant leur superbe et les enfants rient aux éclats. Des stratégies pour faire rire ou sourire les jeunes malades dans les hôpitaux pédiatriques se sont développées dans la majorité des pays industrialisés.

    Une étude canadienne publiée en 2020 dans le British Medical Journal, analysant 24 enquêtes dans le monde sur l’impact des clowns sur le bien-être des enfants hospitalisés, a souligné qu’une telle pratique permettait notamment une réduction du stress, de la fatigue, de la douleur et de l’anxiété. Les résultats suggèrent également que la présence de clowns hospitaliers pendant les procédures médicales pédiatriques, comme l’induction de l’anesthésie dans la salle préopératoire ou des ponctions lombaires, pouvait être une stratégie bénéfique pour gérer l’angoisse.

    « Les clowns hospitaliers contribuent à améliorer de manière générale le bien-être psychologique des enfants et adolescents admis à l’hôpital, qu’ils soient atteints de troubles aigus ou chroniques, par rapport à ceux qui ne reçoivent que les soins standards », concluent les auteurs.

    Un succès qui ne se dément pas

    En France, l’association le Rire médecin, créée en 1991, organise la présence des clowns dans des services de pédiatrie. « Nous travaillons avec 135 comédiens clowns, artistes professionnels, qui sont présents dans 70 services hospitaliers sur le territoire français, explique Clotilde Mallard, directrice générale du Rire médecin. Ils bénéficient d’une formation initiale, puis d’une formation continue artistique, mais aussi une formation à la médecine sociale. Ils interviennent toujours à deux, dans les chambres d’enfant ou lors de procédures médicales. »



    La journée pour eux commence, en civil, au poste de soins, pour avoir des informations sur les enfants. Ils sont tenus au secret professionnel. Ils rendent ensuite visite aux jeunes patients dans les chambres. « L’essence clownesque — les clowns font des bêtises —, cela fonctionne très bien auprès des enfants. La musique, les chansons sont plus particulièrement appréciées des plus petits, ajoute la directrice générale du Rire médecin. Les spectacles sont improvisés et ne sont jamais pareils d’une chambre à l’autre. »