Diabète : dépistez-vous pour éviter les complications

Prévenir plutôt que guérir. Face à cette maladie qui touche quatre millions de Français, de simples tests peuvent éviter bien des complications.

Parmi les tests de dépistage souvent pratiqués, la petite piqûre au bout du doigt, à faire à jeun en pharmacie.
Parmi les tests de dépistage souvent pratiqués, la petite piqûre au bout du doigt, à faire à jeun en pharmacie. PHOTOPQR/« L’INDÉPENDANT »/MICHEL CLEMENTZ

    C'est une maladie insidieuse. Et qui fait des ravages dans le monde. Dans l'Hexagone, quatre millions de Français souffrent d'un diabète de type II, à cause d'une alimentation trop riche ou trop sucrée. Le pancréas n'arrive plus à suivre et le sucre augmente dans le sang au lieu d'être utilisé par les cellules du corps. Et provoque cette maladie qui devrait encore toucher deux fois plus de Français d'ici dix ans, conséquence de la hausse de la sédentarité et d'une forte obésité. Les diabétologues, alarmés, ne cessent prévenir : il faut la détecter le plus tôt possible grâce à une prise de sang ou une petite piqûre indolore sur le bout du doigt à faire à jeun en pharmacie. Mais une nouvelle machine qui s'est popularisée depuis deux ans, Espace diabète, disponible gratuitement dans plus de 400 officines, vient faciliter ce test grâce à la sueur. Il dure deux minutes. Autant de bonnes raisons pour se faire dépister, surtout après 45 ans.

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    La traque du prédiabète

    Si vous anticipez, les examens de sang ou de sueur pourront mettre en évidence ce stade intermédiaire. On parle de diabète lorsque votre taux de glycémie à jeun est supérieur à 1,26 g/litre de sang. Sauf qu'une zone grise existe entre 1,05 et 1,26 g/litre de sang, appelée le «prédiabète». «Beaucoup disent Oh, c'est rien, je suis juste un peu au-dessus de la moyenne, c'est archi- faux ! prévient le médecin spécialiste Reginald Allouche. Si vous n'agissez pas, vous serez diabétique dans dix ans, alors que là, tout peut encore changer.» Il le répète, plusieurs études montrent que 150 minutes d'exercice par semaine, comme de la marche rapide, du vélo, de la natation, et une perte de 5 à 7 % de son poids suffit à réduire de 57 % les risques de devenir diabétique. «Il y a 400 nouveaux cas chaque jour en France alors que 92 % d'entre eux pourraient être évités», renchérit Eric Vançon, directeur développement d'Espace diabète.

    Stop aux symptômes

    Certains maux sont le signe d'un début de diabète : irritabilité, troubles de l'érection, fatigue surtout après les repas... Mais si vous mangez des légumes — limitez les fruits à pas plus de 2 à 3 par jour —, des protéines de qualité, des féculents al dente, que vous limitez le sucre et que vous reprenez le sport, ces symptômes disparaîtront.

    Un suivi médical indispensable...

    Si le dépistage montre que vous êtes diabétique, un traitement vous sera prescrit pour l'équilibrer. «C'est indispensable pour retarder les complications», prévient Réginald Allouche. «Plus votre diabète sera suivi, plus elles seront limitées». Attention, avance Eric Vançon, «les cachets ne sont pas suffisants. Il faut aussi perdre du poids».

    ... Sinon, les conséquences peuvent être dramatiques

    «Avec le temps, le sucre crée une inflammation des vaisseaux sanguins, les premiers touchés sont les plus fins et les plus fragiles, c'est-à-dire les yeux, les reins, les nerfs», explique le docteur Allouche. Le diabète collectionne donc de tristes trophées : c'est la première cause de neuropathie (la destruction des nerfs), d'amputation, de cécité et d'insuffisance rénale. Un malade a deux fois plus de chances d'avoir un infarctus et un cancer. Alors, Réginald Allouche répète l'importance du dépistage : «Prenez trois minutes de votre temps pour vous sauver la vie.»

    VIDEO. Des tests disponibles en pharmacie pour savoir si on a le diabète.