Grève à Météo France : l’automatisation nuit-elle à la qualité des prévisions ?

Les syndicats ont déposé un nouveau préavis, jusqu’à début mars, pour protester contre une réorganisation. L’entreprise reconnaît que « la mise en place des nouveaux outils a mis en évidence des bug ».

Début janvier, Clément Beaune, alors ministre des Transports, avait estimé que l’« épisode neigeux n’avait pas été anticipé par Météo France ». LP/Arnaud Journois
Début janvier, Clément Beaune, alors ministre des Transports, avait estimé que l’« épisode neigeux n’avait pas été anticipé par Météo France ». LP/Arnaud Journois

    Des prévisions météo à deux vitesses ? De plus en plus précises grâce à l’intelligence artificielle d’un côté, mais avec des bugs en raison d’une automatisation à marche forcée de l’autre ? C’est ce que dénoncent les syndicats de Météo France, qui viennent de déposer un nouveau préavis de grève jusqu’au 5 mars. « La qualité de nos modèles de prévision numérique s’améliore et les gros clients qui paient bénéficient toujours d’une expertise humaine, mais pas le grand public », estime le prévisionniste Steven Testelin, membre du bureau national du Syndicat national de la météorologie CGT.

    L’objet de leur colère tient en un sigle : « 3P », pour « Programme Prévision Production ». Cette nouvelle organisation, mise en place depuis le mois de novembre, prévoit l’automatisation des prévisions qui s’affichent ensuite sur le site et l’application de Météo France. Pour chaque commune, on y trouve un pictogramme prévoyant le temps qu’il fera quotidiennement (soleil, nuage, flocon de neige, etc.) ainsi que la température jusqu’à quinze jours plus tard.