Ronapreve, Regkirona : ce que l’on sait des deux traitements approuvés par l’EMA

L’un des deux est déjà partiellement autorisé en France tandis que l’autre fait figure de surprise, n’étant commercialisé qu’en Corée du Sud.

Ces deux traitements "à base d'anticorps monoclonaux" s'administrent via une injection par voie intraveineuse. AFP/Lionel Bonaventure
Ces deux traitements "à base d'anticorps monoclonaux" s'administrent via une injection par voie intraveineuse. AFP/Lionel Bonaventure

    Alors que la pilule de Merck fait régulièrement les gros titres, deux autres traitements viennent lui voler la vedette. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué ce jeudi 11 novembre dans un communiqué avoir approuvé l’utilisation d’un traitement du laboratoire pharmaceutique suisse Roche, le Ronapreve, et d’un traitement de la société sud-coréenne Celltrion, le Regkirona (regdanvimab).

    Que sait-on d’eux ?

    Développé par le laboratoire suisse Roche, le Ronapreve est déjà connu en France. Depuis début août, les personnes immunodéprimées peuvent bénéficier d’une « autorisation d’accès précoce » à ce sérum. Il comporte cependant un inconvénient : son prix élevé, estimé à environ 1 700 euros la dose.

    Le Regkirona ou Regdanvimab de la biotech Celltrion en revanche, s’est fait relativement discret jusqu’ici mais est d’ores et déjà commercialisé en Corée du Sud. « La phase III est finie, les résultats sont très bons, on est en discussion permanente avec l’Agence européenne du médicament (EMA) », se réjouissait fin août, Salim Benkhalifa, directeur médical France chez Celltrion, dans le HuffPost.



    Il s’agit, selon le régulateur, des premiers médicaments contre le Covid-19 à base d’anticorps monoclonaux à recevoir un avis positif. Ce type de traitement cherche à sélectionner des anticorps naturels et de les reproduire artificiellement pour les administrer ensuite en traitement, par une perfusion en intraveineuse.

    À qui s’adressent-ils ?

    « Le Comité a recommandé d’autoriser le Ronapreve chez les adultes et les adolescents (à partir de 12 ans et pesant moins de 40 kg) qui n’ont pas besoin d’oxygène supplémentaire et qui présentent un risque de développer une forme sévère », précise l’Agence européenne du médicament. Concernant le Regkirona, le régulateur recommande son autorisation pour les adultes positifs au Covid seulement, répondant aux mêmes critères. Le Ronapreve peut aussi être administré aux personnes non infectées de 12 ans et plus, pesant plus de 40 kg, en prévention.

    Que signifie cette approbation ?

    « Aujourd’hui, nous faisons un pas important vers notre objectif d’autoriser jusqu’à cinq nouveaux traitements dans l’UE d’ici la fin de l’année », s’est félicitée Stella Kyriakides, la commissaire européenne à la Santé, ajoutant qu’il était « rassurant de voir de nombreux traitements prometteurs en développement dans le cadre de notre stratégie thérapeutique contre le Covid-19 », alors que l’Europe fait face à une hausse des contaminations au Covid-19.

    « Le Comité va maintenant envoyer ses recommandations concernant ces deux médicaments à la Commission européenne qui prendra des décisions juridiques rapidement », indique le communiqué, ajoutant que l’EMA évaluait actuellement six autres médicaments « qui pourraient recevoir une autorisation de mise sur le marché dans de brefs délais ». La commissaire chargée de la Santé a cependant rappelé que la vaccination restait à ce jour « la seule solution préventive pour sortir de la crise », invitant à poursuivre la campagne de vaccination à travers l’Union européenne.