Qui sont les zillennials, trop jeunes pour les millennials et trop vieux pour la génération Z ?

Ces jeunes, nés à la fin des années 1990, représentent la « microgénération » qui a vécu son enfance durant la transition de l’analogique au numérique.

Comme la génération Z, les zillennials vivent ultraconnectés, mais ont connu l'avènement du numérique durant leur enfance. (Illustration) LP/Philippe Lavieille
Comme la génération Z, les zillennials vivent ultraconnectés, mais ont connu l'avènement du numérique durant leur enfance. (Illustration) LP/Philippe Lavieille

    Ils ont connu le 11 septembre et les cassettes vidéo, mais vivent quand même un téléphone greffé à la main. Eux, ce sont les zillennials. Ni tout à fait millennials (ou génération Y), nés entre 1984 et 1996, ni tout à fait génération Z, née entre 1997 et 2010.

    Oui mais voilà, lorsqu’on est à la frontière entre les deux, où se retrouver ? C’est exactement ce que sont les zillennials, contraction de Z et millennials. Selon les spécialistes, ce groupe englobe les personnes nées entre 1993 et 1998, ou entre 1995 et 2000. Impossible d’arrêter une fourchette exacte, mais on retrouve de grandes lignes communes à cette génération née à la fin des années 1990.



    « Nous constatons que les zillennials s’éloignent souvent des traits négatifs de la génération Y qu’ils essaient d’éviter ou de ne pas reproduire », explique à CNN Jason Dorsey, chercheur au Center for Generational Kinetics. Il souligne également que les zillennials se détachent fortement des adolescents et des tendances adolescentes qui leur paraissent « trop jeunes ». Alors, êtes-vous un zillennial ? Au-delà de l’année de naissance, on vous explique ce qui caractérise cette génération de « l’entre-deux ».

    Une génération née le 11-Septembre, mais trop jeune pour en avoir des souvenirs

    C’est un basculement historique, aussi pour cette génération : l’appartenance à la génération des zillennials se caractérise notamment par le fait d’être déjà né au moment des attentats du 11 septembre 2001, mais d’avoir été trop jeune pour en avoir de réels souvenirs. Au contraire de la majorité des millennials, préados ou ados à ce moment.

    Ils sont devenus ados en pleine crise financière à la fin des années 2000 et ils sont également la génération qui était en études supérieures pendant la pandémie de Covid-19 ou à l’entrée sur le marché du travail.

    À ces repères chronologiques, s’ajoute le fait que les zillennials ont vécu leur enfance durant tout le basculement technologique de l’analogique vers le numérique. Ils étaient trop jeunes pour se servir d’un ordinateur à l’heure des modems, mais connaissent ce doux son strident qui résonnait à la maison.

    Idem, ils ont regardé leurs premiers dessins animés en cassette vidéo, bavé devant l’énorme choix de la section enfants au vidéoclub, et se souviennent du jour où un magnétoscope faisant aussi office de lecteur DVD à débarquer dans le salon familial.

    Alors que les millennials ont grandi avec six chaînes de télévision et que la génération Z ne conçoit même pas l’idée d’être devant un programme à une heure fixe à l’ère de Netflix, les zillennials sont exactement l’entre-deux. Ils étaient enfants ou préados lors de l’apparition de la TNT et se sont progressivement détachés du petit écran à l’adolescence au profit des réseaux sociaux et des plates-formes.

    Les zillennials et les réseaux sociaux

    Contrairement à leurs cadets, leur premier téléphone n’était pas non plus un iPhone ou un Android tactile. Les zillennials ont fait leurs premiers pas dans la téléphonie mobile avec des Nokia 3310 ou des téléphones à clapet, vers la fin des années 2000.

    D’ailleurs, leur usage des réseaux sociaux les différencie également des deux autres générations. En naissant à la fin des années 1990, les zillennials ont toujours plus ou moins connu Internet, mais ils ont vu l’arrivée des réseaux sociaux en plein pendant leurs années collège, alors que les Skyblog faisaient fureur. Certains ont même eu un compte Facebook après leurs parents, chose inimaginable pour un millennial des années 1980.



    « Nous avons grandi avec la technologie toute notre vie, mais nous ne sommes pas des danseurs TikTok comme la génération Z, et nous n’étions pas non plus sur MySpace comme la génération Y », résume Sabrina Grimaldi, 23 ans et créatrice de Zillennial Zine, un site dédié à sa « microgénération », interrogée par CNN.

    Mais quand TikTok est arrivé, les zillennials ont pris un coup de vieux : ils ne sont définitivement pas en phase avec la génération Z. On retrouve d’ailleurs de nombreuses vidéos humoristiques sur le sujet sur Instagram et TikTok, comme cet échange entre deux personnes nées en 1996 et 1997, qui tentent de rejoindre la génération Z… auprès de laquelle elles passent pour des dinosaures.

    La génération Z a toujours eu un téléphone à la main et vécu avec les réseaux sociaux. Une décennie plus tôt, « nous avions l’iPod Touch pour télécharger de la musique en ligne et nous utilisions des convertisseurs YouTube en mp3 » pour les alimenter, se souvient auprès de CNN Juliana Olarte, une New-Yorkaise de 26 ans, parfaite archétype de la zillennial.

    Être un zillennial, un avantage ?

    Aujourd’hui, les zillennials ont globalement entre 23 et 28 ans et existent à l’ombre des millennials et de la génération Z. Plus à l’aise que leurs aînés et leurs cadets face à un ordinateur, ils n’appartiennent ni vraiment à l’une, ni à l’autre. Bien trop connectés pour être des millennials, ils restent cependant eux aussi dépassés par la génération Z, dont ils n’ont ni les codes ni les habitudes.

    Mais cela n’en est pas pour autant un désavantage, selon les travaux de Jason Dorsey : « Dans notre centre de recherche, nous avons constaté que les zillennials finissaient par avoir un avantage sur les autres, car cela tend à les rendre plus au fait des deux générations, avant et après la leur. »