Violences dans les lycées : «La circulaire magique n’existe pas»

La violence gangrène dans plusieurs lycées de France. Philippe Vincent, proviseur au lycée polyvalent Jean-Perrin à Marseille et secrétaire général adjoint du SNPDEN, évoque les solutions possibles.

 Le lycée Utrillo de Stains, en Seine-Saint-Denis, doit faire face depuis plusieurs mois à des faits de violence sur des élèves. Rien ne semble pouvoir les freiner.
Le lycée Utrillo de Stains, en Seine-Saint-Denis, doit faire face depuis plusieurs mois à des faits de violence sur des élèves. Rien ne semble pouvoir les freiner. LP/Jean-Nicholas Guillo

    « La circulaire magique pour endiguer la violence n'existe pas. mais il existe quelques pistes que l'on peut piocher ici et là», assure Philippe Vincent, proviseur au lycée polyvalent Jean-Perrin à Marseille (Bouches-du-Rhône) et secrétaire général adjoint du SNPDEN, principal syndicat des proviseurs.

    Il évoque la nécessaire mixité sociale, ces élèves ambassadeurs pour calmer les tensions, ces interventions en classe avec les associations, la police, des magistrats ou encore ces médiateurs aux abords des établissements qui « servent de tampons » et font de la prévention…

    Son expérience de 25 ans lui permet de distinguer deux cas de figure : l'épisode de violence ponctuel d'abord. « Nous avons tous été confrontés à un groupe d'élèves qui sème la panique à un moment donné. C'est la théorie du carreau cassé : la sanction doit être immédiate, on communique et on refixe les règles, c'est ciblé et, en général, une forme d'exemplarité s'installe. »

    Le cas de Toulouse

    Mais lorsque la violence est plus « enkystée » dans l'établissement ? Comme ce fut le cas au lycée pro de Gallieni, à Toulouse (Haute-Garonne) ? Au début de l'année, les enseignants y dénonçaient les insultes, les menaces de mort, les agressions, la présence d'armes… à tel point que le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer a décidé d'en faire un établissement expérimental pour que le climat scolaire soit enfin apaisé. Ce qui est le cas jusqu'à maintenant.

    Toute l'équipe éducative a ainsi été changée et, pour la première fois en France, une adjointe chargée de la sécurité a été nommée. Son rôle? Veiller au rétablissement et au respect des règles, ainsi que renforcer les relations avec les services de police et de justice. « Sur cette question de la sécurité, cela fait longtemps que notre syndicat dénonce le fait qu'aucun vrai personnel ne soit formé dans l'enceinte de l'établissement. Nous allons donc suivre attentivement les résultats de cette mesure inédite », prévient Philippe Vincent.