Violences dans un lycée à Toulouse : un poste de conseiller sécurité créé

Ce «recrutement exceptionnel» vise à lutter contre toutes formes d’incivilités et de violences, alors qu’un nouveau proviseur a été nommé.

 Le lycée Gallieni de Toulouse (Haute-Garonne) avait été inauguré en septembre 2008, sept ans après sa destruction complète par l'explosion de l'usine AZF.
Le lycée Gallieni de Toulouse (Haute-Garonne) avait été inauguré en septembre 2008, sept ans après sa destruction complète par l'explosion de l'usine AZF. AFP/Pascal Pavani.

    Menaces de mort, trafics de stupéfiants, agressions, départs de feu... : la liste des exactions commises depuis le début de l'année scolaire au lycée Gallieni de Toulouse (Haute-Garonne) est longue. Suite à des articles de La Dépêche du Midi et de L'Express, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait annoncé mercredi matin sur Europe 1 qu'il allait envoyer «un personnel de direction expérimenté».

    Ce jeudi, le rectorat de Toulouse a annoncé «un nouveau poste. Un conseiller sécurité, sous l'autorité du chef d'établissement, sera chargé de mettre en œuvre, avec les équipes éducatives, un plan pour lutter contre toutes formes d'incivilités et de violences».

    «Ce recrutement exceptionnel prendra effet dans les prochains jours et permettra notamment de conforter les partenariats engagés avec la police et la justice afin de restaurer les conditions d'un climat scolaire propice au travail», selon le texte.

    Un proviseur venu du réseau d'éducation prioritaire

    La nomination d'un nouveau proviseur n'a pas tardé. Fabrice Pinteau, actuellement chef d'établissement en réseau d'éducation prioritaire, prendra ses fonctions en tant que proviseur dès vendredi au lycée Gallieni.

    «Il aura pour mission d'établir un diagnostic précis de la situation actuelle et de proposer, en dialogue avec le rectorat, une nouvelle organisation permettant de rétablir rapidement le bon fonctionnement de l'établissement», alors que le personnel avait décidé en décembre d'exercer son droit de retrait, après des départs d'incendies.

    «Le pic de colère et de désespoir été franchi»

    Sur leur site «Fiers d'enseigner», des enseignants du lycée rappellent que le lycée Gallieni «s'inscrit dans un historique de violence et de souffrance de longue date et maintes fois souligné, dénoncé et rapporté à l'institution».

    Mais «cette année le pic de colère et de désespoir de TOUS les personnels a été franchi : bagarres violentes, menaces et intimidations de la part d'élèves, dégradations fréquentes. Nos élèves rapportent la souffrance sociale de leur quotidien dans le lycée, provoquant des situations qui nous dépassent».

    Dans une pétition adressée au ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui avait recueilli jeudi soir près de 9 500 signatures, ils demandent un «dispositif d'éducation spécifique», avec une «véritable politique de recrutement» et une «dotation supplémentaire et pérenne de moyens» pour «permettre la réussite de tous et toutes».

    «J'entends ce SOS, j'ai été profondément scandalisé», avait déclaré jeudi le ministre sur Europe 1. Le lycée polyvalent Joseph-Gallieni avait été construit sur les ruines de deux lycées soufflés par l'explosion d'AZF en 2001.