« Une classe au-dessus des autres » : Nicolas Batum impressionné par les débuts de Wemby en NBA

Le capitaine de l’équipe de France s’est confié sur sa nouvelle vie à Philadelphie, sa relation avec la star Joel Embiid, l’évolution du prodige Victor Wembanyama et sur les Jeux de Paris.

Nicolas Batum n'aura eu besoin que de quelques matchs pour devenir un rouage essentiel du jeu de Philadelphie. Une équipe qui pourrait lui permettre de viser le titre NBA. Icon sport
Nicolas Batum n'aura eu besoin que de quelques matchs pour devenir un rouage essentiel du jeu de Philadelphie. Une équipe qui pourrait lui permettre de viser le titre NBA. Icon sport

    Bonne nouvelle pour l’équipe de France de basket. Depuis son arrivée surprise à Philadelphie fin octobre, Nicolas Batum semble avoir trouvé une nouvelle jeunesse. Son équipe, qui affronte Denver ce samedi soir (23h30 sur BeIn Sports et NBA League Pass), pointe dans le top 3 de la division Est de la NBA et est un candidat crédible au titre de champion. Le capitaine des Bleus, qui pourrait tirer sa révérence à l’issue des Jeux de Paris cet été, fait le point sur différentes actualités à l’occasion d’un point presse privé organisé par la NBA.

    Embiid, ses 70 points et son choix de jouer pour Team USA. « Participer à un match comme ça, c’est assez dingue (NDLR : victoire133-123 contre les Spurs de Victor Wembanyama le 23 janvier). Ça n’arrive pas souvent ! C’était assez incroyable. Je m’en suis rendu compte assez tard, vers la fin du troisième quart-temps, quand il a marqué un lancer franc et atteint les 50 points. Je n’avais pas remarqué ! Le voir cartonner comme ça devient presque banal… Il fait une énorme saison.

    (Concernant sa décision de jouer pour les États-Unis) Il a fait son choix. On n’en parle pas, ça ne sert à rien. Ça ne change rien à notre amitié. On joue souvent ensemble sur le terrain, on est assis côte à côte dans le vestiaire, on se parle souvent. Je dis souvent que les USA n’ont pas besoin de ça ! Ils vont déjà être assez forts. Il est tellement impressionnant que ça ne peut être que du bonus pour la Team USA. Malheureusement pour les autres. »

    Philadelphie, candidat au titre ? « On a deux gros joueurs de haut niveau, un confirmé avec Joel (Embiid), l’autre en train de crever l’écran avec Tyrese Maxey dont j’espère qu’il sera All-Star. Et d’autres qui entourent tout ça très bien, comme Tobbias Harris, Kelly Oubre, Pat Beverley. On a aussi un coach qui a été champion il n’y a pas longtemps. On a une fan base, une salle où il est difficile de venir à gagner. On a tous les ingrédients pour faire une bonne saison mais on n’est pas les seuls. »

    « Le potentiel de Victor est peut-être plus grand que celui de Joel ! »

    Sa saison à Philadelphie. « Je n’ai pas un jeu très compliqué, je ne demande rien. Je ne vais pas être déçu si je n’aligne pas les stats. Mes statistiques ne se ressembleront pas d’un match à l’autre, certains appellent ça de l’inconstance, si vous voulez. Je dépends plutôt du match et de ce qui se passe autour de moi. C’est pour cela que je joue beaucoup. C’est apprécié ici comme ça l’était aux Clippers. J’essaie de m’adapter et que la machine tourne bien. J’ai cette connexion avec Joel et avec les autres aussi. Le coach me fait beaucoup jouer. J’ai 35 ans et il me fait confiance dans plein de secteurs du jeu. On a une très bonne relation. Je sais que je suis à un moment de ma carrière où je ne peux plus faire les mêmes choses qu’avant. Mais je sais encore faire des choses dans le jeu. »



    Le duel Wembanyama - Embiid. « Tous les 70 points n’ont pas été inscrits face à Victor (Wembanyama), mais ça va être un bel apprentissage pour lui. C’est le genre de match qui lui montre la route qu’il a encore à parcourir. Il en met 33 dans ce match, mais même s’il est incroyable cette année, ce qu’a montré Joel est extraordinaire. Le potentiel de Victor est peut-être plus grand que celui de Joel ! Joel est un monstre physiquement et techniquement, mais des matchs comme ceux-là sont précieux pour Victor. Quand on va les rejouer, au mois de mars à San Antonio, ça va être une petite revanche pour lui. C’est très bien : il ne s’est pas laissé abattre, il n’a pas baissé la tête, pas une seule fois. Il y retournait à chaque fois. De nombreux joueurs auraient reculé. Pas lui. Cela montre sa force de caractère et je le respecte énormément par rapport à cela. »

    « Victor va très vite avoir un très gros rôle dans le groupe »

    Wembanyama, Rookie de l’année ? « Il est dans une classe au-dessus des autres. Je sais qu’on parle du duel avec Chet (Holmgren), je regardais leur confrontation l’autre jour. Chet fait une énorme saison, c’est vrai. Mais je choisis Wemby parce qu’il a plus de responsabilités, de charge, de pression sur les épaules. Ce qu’il montre est assez dingue. Dans les créations d’actions, il y a des choses qu’on voit rarement à cet âge-là. Dans quatre ou cinq ans, qu’est-ce que ça va donner ? Ça va être incroyable. C’est déjà dingue, et en temps de jeu limité. On le compare souvent à d’anciens rookies, qui jouaient 36 ou 38 minutes… S’il n’était pas limité en minutes, Victor aurait des performances de All-Star confirmé. Individuellement, il peut prétendre à être sélectionné, c’est juste collectivement qu’il peut être pénalisé. Mais il ira un jour ou l’autre, et très vite ! C’est peut-être la seule année où il ne sera pas All-Star. Je ne m’inquiète pas pour lui. »



    L’évolution de sa personnalité. « J’ai 35 ans, c’est ma 16e année en NBA, j’ai un peu tout vu. Avoir un joueur comme Joel à côté de moi, et le staff qui calque toutes mes minutes sur celles de Joel, à 95 %, c’est assez simple pour moi. J’ai été tellement bien intégré que je n’ai aucune pression, je joue juste mon jeu. Je sais que je n’ai rien à forcer, on n’attend pas grand-chose dans les stats directes de moi, à part dans la mise en place du jeu, je vais juste dans les matchs en étant collectif. Les stats, les chiffres, les gens commentent s’ils veulent. À la fin du match, avec Joel, on se pose dans le vestiaire et on discute de ce qu’on pourrait améliorer. Idem avec Nick Nurse. J’ai zéro pression. Je suis à un stade de ma carrière où tout cela ne compte plus pour moi. J’ai cette réputation en NBA, et si demain je change de franchise, je vais être demandé pour faire la même chose. Je suis confiant dans ce que je suis et ce que je peux apporter. »

    Sa future retraite. « Je ne me prends pas la tête avec ça aujourd’hui. Je me concentre seulement sur ma saison. Des raisons qui me pousseraient à arrêter, j’en ai plein, mais je les garde pour moi. Je préfère me concentrer sur ce que je vis, sur ce que je fais. Ça se passe très bien ici à Phillie. Je ne me prends pas la tête à penser à ça. On verra plus tard. »

    Les Jeux olympiques de Paris. « On en a parlé un peu tous les deux avec Victor. La façon dont je joue avec Joel va être aussi facile avec Victor : le trouver à l’intérieur. On a parlé de cette connexion qu’on pourrait avoir, dans les espaces. Je joue beaucoup avec ça. On a parlé de comment le mettre en place et jouer à deux, parce que Victor va très vite avoir un très gros rôle dans le groupe. Il le mérite. »