Tour de France : Warren Barguil n'a «pas le boulard»

Vainqueur de l'étape de Foix le 14 juillet, le Breton s'est en outre imposé au sommet du col de l'Izoard, un passage mythique où se sont écrites les légendes de Coppi, Bobet, Merckx ou Thévenet. Il est classé 10e au général.

Vitrolles (Bouches-du-Rhône), hier. Warren Barguil annonce qu’il visera l’an prochain le titre de champion du monde.
Vitrolles (Bouches-du-Rhône), hier. Warren Barguil annonce qu’il visera l’an prochain le titre de champion du monde. LP/BERTRAND MÉTAYER

    Warren Barguil sera sur le podium ce dimanche soir, à Paris, sur les Champs Elysées avec le maillot à pois et le titre de «super combatif» du Tour. A 25 ans, le Breton est la nouvelle coqueluche du cyclisme français.

    LIRE AUSSI
    >Le Tour en Ile-de-France : horaires, circulation, ce qu'il faut savoir

    A l'arrivée à l'Izoard, vous disiez être sur une autre planète. Etes-vous redescendu sur terre ?

    WARREN BARGUIL. Non, je suis toujours sur mon nuage. Une première victoire un 14 juillet, une autre à l'Izoard avec ce maillot que je vais ramener à Paris, c'est difficile à réaliser. Ma compagne m'a dit qu'il y avait des journalistes devant la maison pour prendre des photos. C'est impensable. Complètement fou.

    Ces résultats et la 10e place au général vont-ils changer vos ambitions à l'avenir ?

    J'ai réalisé un super Tour mais je dois garder les pieds sur terre. J'ai en tête ce que je veux faire dans le vélo. Le Championnat du monde en Autriche l'année prochaine est le plus grand objectif de ma carrière. Dès que j'ai vu le parcours, je me suis dit que j'avais une grande chance. Mon rêve est d'être champion du monde. Ce titre est pour moi la consécration ultime d'une carrière.

    On peut être un coureur français et ne pas rêver de gagner le Tour de France ?

    Est-ce que jouer le général m'apportera quelque chose de plus ? Je ne crois pas. Là, je pratique le vélo que j'aime, je pars dans les échappées et j 'y prends du plaisir. J'aime le cyclisme d'attaque, pas celui où on calcule. Pour que je gagne le Tour, il faudrait que j'aie beaucoup de chance. Cette année, j'ai franchi un palier mais il y a encore un grand pas pour espérer gagner le Tour.

    Après votre premier succès à Foix lors de la 13e étape, vous avez affirmé que vous n'étiez pas un coureur lambda. Pourquoi ?

    J'ai été blessé qu'on sous-entende que j'étais le cyclo du dimanche qui avait gagné par chance une étape devant des cadors. Je ne sors pas de nulle part. Ne pensez pas que j'ai le boulard, certains ne savent pas qui je suis et cela ne me dérange pas du tout. Mais là j'étais juste profondément vexé.

    Vous avez été renversé par une voiture en 2016 lors d'un entraînement avec votre équipe. En quoi cet accident vous a-t-il changé ?

    Je ne l'oublierai jamais. J'ai toujours les images en tête. La conductrice roulait à 50 km/h, je me souviens avoir regardé mon compteur et on allait à la même vitesse. C'est un miracle que je sois toujours en vie. Je suis sorti de cet accident plus fort. J'ai pris conscience que la vie ne tient qu'à un fil. C'est pour cela que je savoure ces moments. Je sais que cela peut s'arrêter du jour au lendemain.