Comptes du PSG : recettes et masse salariale en hausse, bénéfice en baisse

Le club parisien a déposé son bilan comptable 2018-2019 ce mardi. Un document très riche en informations sur sa santé économique. Son bénéfice, de 26,4 millions d’euros, a chuté de 33 %.

 Verratti et Mbappé, lors de la tournée estivale 2019 du PSG en Chine, posent avec des fans lors d’une opération de promotion des nouveaux sponsors du club.
Verratti et Mbappé, lors de la tournée estivale 2019 du PSG en Chine, posent avec des fans lors d’une opération de promotion des nouveaux sponsors du club. PSG

    Le PSG a déposé le 28 janvier ses comptes au greffe du tribunal de commerce de Paris. Ces documents (un pour la section foot, un pour l'ensemble du groupe) présentent le bilan comptable du club pour la saison 2018-2019, achevée le 30 juin 2019. Le club fournit les données chiffrées, avec quelques explications qui donnent un excellent aperçu de ses orientations et de sa santé économique.

    Moins dépendant des ventes de joueurs

    Le résultat net, qui indique le bénéfice ou le déficit, est la donnée principale d'évaluation des sociétés. En 2018-2019, le PSG football affiche un bénéfice de 26,4 millions d'euros (M€), en baisse de 33,3 % par rapport à la saison précédente (39,6 M€). Pour l'ensemble du groupe, le bénéfice est de 19,8 M€, en baisse de 59 % par rapport à la saison précédente (47,8 M€)

    Cette évolution, a priori négative, s'explique principalement par la chute des revenus liés aux transferts de joueurs. Paris a enregistré 109,5 M€ de recettes, principalement pour les départs suivants : Guedes (39,4 M€), Lo Celso (24,7 M€), Diaby (15 M€), Krychowiak (10 M€) et Weah (10 M€). L'année précédente, les transferts de Lucas, Aurier, Berchiche, Pastore, Matuidi, Augustin et quelques autres avaient rapporté 161,7 M€.

    En termes comptables, il faut retrancher « la valeur résiduelle du contrat » pour obtenir le montant qui alimente réellement les comptes du club. Par exemple, un joueur acheté à 20 M€ et signant un contrat de 5 ans « coûte » 4 millions chaque année à son club au niveau comptable. Lorsque le joueur est transféré, son club enregistre dans sa comptabilité le montant de l'indemnité reçue, mais il retranche ce qui lui restait à amortir. De ce fait, dans ses comptes, le PSG a enregistré 55 M€ de moins grâce aux transferts par rapport à l'année précédente.

    La diminution des recettes liées aux transferts est très supérieure à celle du résultat net de la section football (- 13,2 M€). Cela signifie que le club a augmenté ses autres ressources.

    Mbappé et Neymar font bondir la masse salariale

    La masse salariale du PSG était la saison dernière de 374,6 M€, selon ses comptes consolidés, qui incluent le personnel de l'ensemble du groupe. Ce qui explique sa valeur supérieure à celle de l'équipe phare annoncée récemment par l'UEFA (337 M€) et qui classe le PSG au 3e rang européen derrière le FC Barcelone (529 M€) et le Real Madrid (431 M€).

    En un an, Paris a augmenté ses dépenses salariales de 10,8 %. Le club l'explique : « La hausse de 36,5 millions d'euros sur l'exercice s'explique principalement par l'impact des mercatos d'été 2018 et d'hiver 2019 […], par un effet saison pleine des recrutements de Neymar et Mbappé (deux mois de plus de masse salariale par rapport à la saison précédente) ainsi que par les recrutements au sein du staff. »

    On apprend au passage que le PSG et ses filiales employaient 643 personnes le 30 juin dernier. Le document démontre aussi que les primes de résultat accordées aux joueurs et au staff explosent. Si le PSG remportait tous les championnats et toutes les éditions de la Ligue des champions jusqu'en juin 2024, cela lui coûterait 245,5 M€ ! Les engagements pris pour la période 2018-2023 n'étaient « que » de 152,9 M€.

    Nike et Accor arrivent à point nommé

    Les revenus du PSG hors transferts ont bondi, avec une hausse de 91,1 M€ (+ 18 %), signe de l'évolution du club vers un modèle plus durable et moins lié aux apports du Qatar. La billetterie est stable et rapporte près de 60 M€ au PSG. Les droits TV ont en revanche augmenté de 29,8 M€ sans amélioration des performances sportives. Ces données ne concernent que le football masculin, pour se rapprocher des critères d'évaluation du fair-play financier.

    La hausse la plus forte est celle qui concerne la ligne « sponsoring et partenariats ». Elle représente à elle seule près de la moitié du budget du club : 323,7 M€, en hausse de 58,1 M€ (+ 22 %). « Elle est liée au renouvellement des principaux contrats, notamment celui qui associe Nike et le PSG », explique le club. Ce contrat et celui avec Accor (sponsor principal), signés en début d'année 2019, produiront leur plein effet pour l'exercice comptable suivant, où leur impact devrait atteindre 140 M€.

    Ce qui tombera à point nommé pour gommer la disparition du contrat avec Qatar Tourism Authority (QTA) qui s'élève à 145 M€, comme le confirme le document comptable. Comme nous l'avons dévoilé, le PSG a signé un nouveau contrat avec l'office de tourisme qatarien, mais dans des proportions qui n'ont rien à voir avec ce contrat de « nation branding » décrié et dont le renouvellement avait été interdit par l'UEFA.

    Moins d'impôts, plus de charges

    L'augmentation de la masse salariale a conduit le PSG à battre son record de charges sociales, pour l'ensemble du groupe. En 2018-2019, il a payé 85,3 M€ à ce titre, ainsi que 5,9 M€ d'impôts sur les bénéfices (en baisse de 2,2 M€ du fait de la baisse des bénéfices). Le total de 91,2 M€ est en hausse de 10,1 %. Il n'inclut pas les cotisations salariales et les impôts des joueurs.