« On va se battre » : la fédération française d’escrime n’entend pas renoncer au Challenge Monal

L’étape de Coupe du monde d’épée, dont la première édition en France a eu lieu en 1938, pourrait être supprimée du calendrier international l’année prochaine pour équilibrer la répartition géographique des compétitions.

Le Challenge Monal se dispute dans une salle remplie à Saint-Maur-des-Fossés ce week-end. LP/Ewen Gavet/Icon Sport)
Le Challenge Monal se dispute dans une salle remplie à Saint-Maur-des-Fossés ce week-end. LP/Ewen Gavet/Icon Sport)

    « No comment. » Entre deux sandwichs thon-crudités à amener à la buvette où les parts de gâteaux faits maison invitent à commencer grassement ce week-end prolongé et des tickets de tombola à écouler, les bénévoles du Challenge Monal n’ont pas le temps mais surtout pas le cœur de se répandre sur le sujet du jour au centre Pierre-Brossolette de Saint-Maur : la forte menace de suppression de la célèbre épreuve d’escrime, installée en France depuis 1938 et qui regroupe tout le week-end, et pour la première fois dans cette ville du Val-de-Marne, l’élite de l’épée masculine mondiale.

    La raison ? Une réforme du calendrier de la Coupe du monde de ce sport. La fédération internationale d’escrime entend multiplier les pays hôtes des différentes étapes du circuit planétaire. Et donc mécaniquement, diminuer le nombre d’épreuves dans certaines nations « privilégiées ». La France, en l’état, accueille trois manches : le Grand prix de sabre masculin et féminin d’Orléans en décembre, le Challenge international de Paris (CIP), ouvert aux fleurettistes des deux sexes, en janvier, ainsi que l’historique Monal donc.

    L’idée serait d’en limiter le nombre à deux épreuves par pays maximum, sachant que le seul Challenge Monal compte pour deux avec un rendez-vous individuel et par équipes. Il faudrait donc renoncer à des échéances sur le sol français ? Orléans et sa finale organisée au Zénith de la ville ? Le CIP, compétition à laquelle l’un des sponsors de la fédération française (FFE), Mazars, a accolé son nom ? L’historique Monal ?

    Face à la rumeur qui mettait le raout des épéistes dans le rôle du perdant dans ce jeu de chaise musicale, la Ville de Saint-Maur a contacté la FFE vendredi. La Ville, qui assure que la FFE lui a confirmé l’information, a ensuite publié un communiqué pour dénoncer une « décision incompréhensible ».

    « Il nous est impossible de faire un choix »

    Présente au Monal, la présidente par intérim de la FFE Brigitte Saint-Bonnet affirme, elle, au Parisien se refuser à choisir. « On va se battre », explique celle qui a succédé au démissionnaire Bruno Gares. Un courrier a été adressé vendredi à la directrice générale de la FIE. « Il nous est impossible de faire un choix sur l’une de ces trois épreuves, écrit la dirigeante. Ces Coupes du monde en France sont de notoriété publique et réunissent le plus grand nombre de tireurs et de nations. »

    « Je vous remercie de faire le nécessaire et de plaider notre cause au niveau du Comex (comité exécutif) : on ne peut pas supprimer ces épreuves internationales en France », souligne-t-elle. Selon nos informations, l’Italie, dans la même situation que la France, a elle demandé a minima un report de l’application de cette mesure.

    « Ils ont une équipe de bénévoles incroyable, c’est super bien organisé, c’est la plus belle Coupe du monde », a défendu le Français Alexandre Bardenet, sorti samedi en huitième de finale de l’épreuve individuelle. Attendue pour assister à la finale, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a dénoncé « un oukase » et a promis d’appuyer la démarche fédérale.