Après sa montée historique, Sarcelles veut aussi devenir un haut lieu du rugby

Le club du Val-d’Oise, promu en Fédérale 1, est aussi une place forte du rugby qui a découvert des internationaux comme Rabah Slimani, Sekou Macalou ou Ibou Diallo. Après sa saison réussie, le club fait la fête ce samedi.

L'équipe première de l'AAS Sarcelles Rugby monte pour la première fois de son histoire en Fédérale 1. Le recrutement est lancé pour la saison prochaine. AAS Sarcelles
L'équipe première de l'AAS Sarcelles Rugby monte pour la première fois de son histoire en Fédérale 1. Le recrutement est lancé pour la saison prochaine. AAS Sarcelles

    Ici, la star locale, c’est Riyad Mahrez. L’international algérien, champion d’Angleterre avec Manchester City, est originaire de Sarcelles (Val-d’Oise), où il est né et a commencé le foot. Mais dans cette cité cosmopolite de la banlieue nord de Paris, un autre ballon, ovale celui-ci, veut se faire une place au milieu de la folie du ballon rond.

    L’AAS Sarcelles Rugby, avec ses moyens, est en train d’y parvenir. Pour la première fois de son histoire, le club a atteint, à l’issue de cette saison, la Fédérale 1, le plus haut niveau amateur (où il retrouvera Saint-Denis, Drancy, et deux autres promus franciliens, le PUC et Gennevilliers).

    Une montée historique pour l’équipe première, que tout le club va fêter ce samedi de 10 heures à 17 heures, au complexe sportif Nelson-Mandela de Sarcelles. Au programme, sous le soleil, des jeux gonflables, de la restauration, des animations, pour célébrer la bonne dynamique du club.

    « Si l’on excepte les deux saisons gelées par le Covid, on en est à trois montées consécutives. On était en Honneur il y a cinq ans quand je suis revenu au club », se félicite le président, Fabrice Dolo. Pour ce notaire, qui a joué plus jeune à Sarcelles avant d’aller présider aux destinées du club voisin de Domont, ce retour aux sources est une belle réussite basée notamment sur un investissement financier, l’arrivée de partenaires et un recrutement d’anciens bons joueurs revenus dans leur club d’enfance.

    « C’est un recrutement made in Île-de-France », approuve Chérif Slimani. Le pilier sarcellois de 30 ans, frère du Clermontois Rabah Slimani (32 ans, 57 sélections), a, lui aussi, accompli un retour aux sources il y a cinq ans. « J’ai joué ici petit comme mon frère, puis je l’ai suivi en cadets au Stade Français, j’ai beaucoup bougé, je suis allé à Bobigny, avant de revenir au Stade Français comme joker Coupe du monde de mon frère en 2015, avant d’arrêter pendant deux ans. Je suis revenu ici en 2017, quand le président est venu me chercher, et depuis, on n’a fait que monter ! »

    Recruter dans les écoles

    Le cadet des Slimani met en avant cet esprit maison et l’osmose qui a régné dans le groupe pour expliquer les bons résultats. Le club a toujours su former des pépites, dont plusieurs internationaux. Outre Rabah Slimani, Sekou Macalou (Stade Français), Judicaël Cancoriet (Clermont), Ibrahim Diallo (Racing 92), Jordan Jospeh (Pau) ou Julie Annery chez les filles ont tous grandi sur les pelouses du complexe Mandela et ont goûté aux fameux repas offerts le mardi soir après l’entraînement. « C’est unique, je n’ai jamais retrouvé ça ailleurs. Ce lien social, ça reste gravé dans les mémoires », avoue Chérif Slimani.

    Face à la concurrence du club de foot, réputé pour sa formation, la section rugby de l’AASS intervient dans les collèges et les écoles des quartiers, et compte sur le Tournoi des écoles, qui était justement organisé ce vendredi auprès de 600 enfants, pour les sensibiliser au rugby. « Ça marche, c’est comme ça qu’on a commencé, avec mon frère », se souvient Chérif Slimani. Il reste maintenant à les faire rester au club.

    « On a perdu un peu chez les jeunes avec le Covid. On espère doubler nos effectifs en minimes et cadets l’année prochaine », annonce Néhémie Kancel, troisième ligne et responsable sportif et administratif du club. Rien de tel qu’une belle fête samedi pour leur donner envie. « Il y aura des anciens, des nouveaux, des enfants, poursuit Néhémie. Ce sera un bel événement ! »