Beaumont : jusqu’à six ans de prison pour les proxénètes

Poursuivis pour proxénétisme aggravé, les 12 prévenus ont tous été condamnés par le tribunal correctionnel de Pontoise lundi soir. Les principaux acteurs de se réseau de prostitution ont écopé de 6 ans de prison ferme et jusqu’à 30 000 euros d’amende.

Illustration. Les douze 12 prévenus ont tous été condamnés par le tribunal correctionnel de Pontoise. Les principaux acteurs du réseau de prostitution ont été condamnés à six an de prison. DR
Illustration. Les douze 12 prévenus ont tous été condamnés par le tribunal correctionnel de Pontoise. Les principaux acteurs du réseau de prostitution ont été condamnés à six an de prison. DR

    Peines sévères pour les proxénètes. S’il n’est pas allé jusqu’aux huit ans d’emprisonnement requis par la procureur, le tribunal a prononcé de lourdes peines à l‘encontre des têtes d’affiche du réseau de proxénétisme jugées depuis mercredi dernier. À l’issue de quatre jours d’audience, le tribunal a infligé lundi soir six ans de prison ferme aux protagonistes du dossier. Ce réseau de proxénétisme avait, selon l’enquête, employé jusqu’à 25 prostituées en même temps, générant plus de 100 000 € de gains par mois. 42 filles avaient été identifiées par les enquêteurs de la brigade de recherche de L’Isle-Adam et l’office central pour la répression de la traite des êtres humains.

    Alpha B., 30 ans, soupçonné d’avoir été la pierre angulaire de ce réseau, a été condamné à six ans de prison et à 30 000 € d’amende délictuelle. « Il n’était pas un chef de bande, pas un caïd. Il était un manager, avait précisé le parquet à l’audience pour décrire son rôle. Il était à la tête d’une entreprise à Beaumont et en province. Aucun numéraire n’a été trouvé. Il est permis de croire que de l’argent sale a été blanchi dans d’autres activités. »

    Même peine de prison pour Khader T., 23 ans, proche d’alpha B., « gérant d’une véritable entreprise » pour la procureure, un homme trouvé en possession d’un Taser et d’une arme de poing, qui utilisait plusieurs lieux de passe en même temps. Il présente également une particularité par rapport aux autres prévenus : il a été également condamné pour des violences sur une des filles lui ayant occasionné 21 jours d’incapacité. « Avec le chien et les armes, il était craint de toutes », avait souligné la procureure. Il écope d’une amende de 20 000€.

    Deux auteurs toujours en fuite

    En fuite depuis le début, jamais entendu par les enquêteurs de la gendarmerie ou de l’office central de lutte contre la traite des êtres humains, Amine A., 31 ans, est décrit comme « violent et menaçant » a été également condamné à six ans de prison et 20 000 € d’amende. Le tribunal a délivré un mandat d’arrêt à son encontre. Sony J., 27 ans, autre tête d’affiche., condamné à six ans et 15 000 € d’amende, a eu jusqu’à 7 filles différentes, « pour l’appât du gain », a souligné la procureure, « un exploitant du corps des autres ». Des filles qui travaillaient dans les deux appartements de Beaumont, rue de la Heuse et rue Edmond-Turcq, consacrés aux passes. Frédéric B., qui opérait chez lui, à Beaumont, rue de la Heuse, a été condamné à cinq ans et 10 000 € d’amende. Absent au procès, Ahmed B. 2 ans, a été condamné à cinq ans. Il fait également l’objet d’un mandat d’arrêt.

    Les autres prévenus, impliqués à un degré moindre selon le tribunal, ont été condamnés à des peines allant de douze mois avec sursis probatoire, à quatre ans dont deux ans avec sursis probatoire et 5 000 € d’amende. Il s’agit, selon le tribunal, des logisticiens, ceux qui s’occupaient principalement de ravitailler les filles, les transporter, passer les annonces, réserver les appartements sur Airbnb ou des chambres d’hôtel. Parmi eux, Ahmed M., 22 ans, était absent à l’audience. Tous ont enfin interdiction de porter une arme pendant cinq ans.

    8000 euros pour l’association Equipes d’action contre le proxénétisme

    Le tribunal correctionnel a par ailleurs jugé irrecevable la constitution de partie civile de deux associations de lutte contre la prostitution des mineurs ou l’exploitation sexuelle des enfants, aucun mineur n’étant victime dans les faits reprochés aux prévenus. Ces derniers devront toutefois indemniser une 3e association, Equipes d’action contre le proxénétisme et lui verser un total de 8 000 €. À noter qu’aucune prostituée ne s’est constituée partie civile. Toutes ont expliqué au cours de l’instruction judiciaire avoir choisi volontairement la prostitution.