L'union a fait sa force

L'union a fait sa force

    Cergy-Pontoise par ici, Pontoise-Cergy par là. Pour le dire un peu trivialement, c'est « là que ça se passe ». Là, dans le périmètre des douze communes qui forment la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise ex-ville nouvelle. Là où s'écrit, en caractères plus grands chaque semaine, la chronique de l'élite sportive départementale.

    Un probable titre de vice-champion de France de tennis de table, deux montées (les basketteurs de l'Ecop en N 2, les rugbymen de Cergy-Pontoise en Féd. 1) sont venus couronner cette mainmise modestement contestée par les pôles saint-gratiennois, domontois ou sarcellois. La victoire d'une organisation rationnelle que nous tentons de décrypter, avec François Lefebvre, président de la communauté et maire de Cergy, et son adjoint aux sports, Joël Motyl. Elle est appelée à se réformer au seuil du professionnalisme.

    « On est à la porte des grands, on se prépare à cette réalité »

    1. La question des équipements. « Dans cette agglomération très jeune, les institutions ont construit des équipements, gymnase, stades, en nombre, rappelle François Lefebvre, qui ont contribué au développement d'un tissu associatif très varié. Quatre mille jeunes sont encadrés sur les terrains chaque week-end. On a assisté à une élévation progressive des niveaux, en s'appuyant sur une politique de labellisation, qui pose aujourd'hui la question du haut niveau en termes de financement et de mise aux normes des équipements. Le problème des clubs est de garder leurs meilleurs jeunes. C'est le cas pour le patineur Florent Amodio. On ne peut pas s'aligner sur une logique de professionnalisation, mais on encourage le haut niveau quand il s'inscrit dans une logique de pérennité, se structure, fédère. »

    2. Le seuil du professionnalisme. « On est face à un défi, celui du rôle social du sport comme spectacle qui remplit les stades, et moyen d'élévation individuelle qui donne un espoir aux jeunes. A un moment, les clubs doivent trouver des ressources propres, mais les partenaires veulent des supports intéressants : des clubs qui véhiculent une image d'élite. Un effort supplémentaire ? On est dans des contraintes d'équilibres économiques globaux, mais il est légitime. Avec des conditions. Par exemple, nous avons suspendu notre appui au RCA Cergy-Pontoise (promu en Fédérale 1) au respect d'une charte déontologique et d'une mission de service public : former et faire jouer des jeunes du cru. » « A ce stade de la montée en charge de la compétitivité, poursuit Joël Motyl, il faut réfléchir à une politique coordonnée avec celles des autres collectivités. On travaille bien avec le conseil général. »

    3. Le stade coeur de ville. Entre la plaine sportive des Linandes qui accueillera la Ligue de tennis et le club de football (voire le site fédéral de hockey sur glace), et la mise aux normes de l'athlétisme et du rugby des Maradas, plus d'une dizaine de millions d'euros seront consacrés à la mise à disposition d'un « outil formidable » dit Motyl qui entend replacer « le stade en coeur de ville, faisant du sport un rendez-vous populaire ». Reste à attendre l'émergence d'une discipline, « visible », qui va franchir le pas. « On est à la porte des grands, on se prépare à cette réalité. » Le tissu économique est là, même si « la densité de sollicitation des sponsors est considérable. Les clubs manquent encore de visibilité pour être vraiment attractifs ».