La guerre des facs est déclarée

La guerre des facs est déclarée

    « Spo-Lia-Tion. » A l'université de Nanterre - Paris-Ouest - La Défense, le mot est lâchéâ?¦ et la hache de guerre déterrée. La perspective d'accueillir l'IUFM d'Antony rattaché administrativement à l'université de Cergy-Pontoise dans les locaux du futur IUT de Gennevilliers, agace. Parce que l'université de Nanterre est persuadée qu'elle va perdre la gestion du bâtiment, laquelle lui était promise de longue date.

    Même si elle s'en défend aujourd'hui, l'université de Cergy-Pontoise semble la mieux placée pour signer la convention de responsabilité avec France Domaines, le service qui représente l'Etat propriétaire. « Rien n'est encore acté », rappelait lundi le service communication de l'université de Cergy. A Nanterre, le son de cloche est différent : « Alain Boissinot, le recteur de l'académie de Versailles, est assez habile pour ne pas l'avoir dit et ne pas l'avoir écrit non plus, glisse-t-on en haut lieu à l'université des Hauts-de-Seine. Le recteur est un ancien prof de l'université de Cergy. Il ne nous favorise pas et ne nous porte pas un intérêt particulier. Surtout, il est allé visiter le site de Gennevilliers avec des responsables de Cergy il y a quelques joursâ?¦ »

    La fac de Nanterre craint de ne signer qu'une simple convention de partage. Concrètement, un accord avec la fac de Cergy quant aux frais d'électricité, de gardiennage, etc. La pilule passe d'autant plus mal que l'IUT de Gennevilliers est né de la volonté de proposer une alternative à l'université Léonard-de-Vinci. Une éventualité confirmée par la fac du Val-d'Oise : « Si une convention était signée avec l'université de Nanterre, elle irait dans le sens d'un pilotage de l'IUFM d'Antony à Gennevilliers assuré par les deux universités. »

    « Un cadeau à Cergy ? »

    Et Paris-Ouest d'ajouter : « Nos équipes sont en partenariat avec SEM 92 (NDLR : la société d'économie mixte des Hauts-de-Seine) depuis dix ans pour construire le bâtiment. Tout a été fait en fonction de nos besoins. Tout ça pour en faire cadeau à Cergy ? » Pour l'instant, rien n'a été signé avec personne. Mais à Paris-Ouest, on préfère crier au scandale trop tôt plutôt que de se réveiller trop tard.

    La fac de Nanterre essaie aussi de rallier le conseil général à sa cause en soulignant : « L'établissement a coûté 37 millions d'euros. Les Hauts-de-Seine n'ont pas à financer des projets pour des universités qui sont hors du département ! »